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Une bactérie pour soigner le cancer du côlon
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Des chercheurs anglais et écossais ont découvert comment la Salmonella, à l’origine de l’infection salmonellose, empêchait les cellules T, des cellules immunitaires clés pour protéger l’organisme des infections et du cancer, de fonctionner correctement, notamment pour arrêter les cellules malignes colorectales. Il faudrait donc modifier la bactérie Salmonella pour qu’elle opère aux côtés du système immunitaire de l’organisme afin que les lymphocytes T soient aptes à attaquer les cellules cancéreuses.
« Nous savons que les salmonelles atténuées et d'autres bactéries ont le pouvoir de lutter contre le cancer, mais jusqu'à présent, on ne savait pas pourquoi elles ne s'avéraient pas aussi efficaces qu'elles auraient dû l'être. Nos recherches ont permis de découvrir que c’est un acide aminé appelé asparagine que les bactéries attaquent et qui est essentiel à l’activation des cellules T », explique le chercheur principal, le Docteur Kendle Maslowski, du Cancer Research UK Scotland Institute de Glasgow et de l'Université de Glasgow (Ecosse). Nous pensons que ces connaissances pourraient permettre de modifier les bactéries pour qu’elles n’attaquent pas l’asparagine, ce qui permettrait aux cellules T d’agir contre les cellules tumorales et de développer de nouveaux traitements efficaces contre le cancer ».
Pour information, les travaux des chercheurs ont porté sur des souris atteintes de cancer colorectal. Le premier auteur de l’étude, le Docteur Alastair Copland, chercheur en immunologie à l'Université de Birmingham, poursuit : « Nous avons (…) mis le doigt sur une cible génétique intéressante qui pourrait nous aider à exploiter tout le potentiel de cette thérapie (bactérienne, NDLR). Il est particulièrement gratifiant de transformer un microbe pathogène comme la salmonelle en un microbe capable de lutter contre le cancer ».
« Les thérapies bactériennes ne sont pas devenues courantes malgré les progrès considérables réalisés dans les immunothérapies qui utilisent le système immunitaire de notre propre corps pour attaquer le cancer », commente quant à elle le Docteur Catherine Elliott, directrice de recherche au Cancer Research UK, qui a financé la recherche. « Mais il est reconnu depuis longtemps que les bactéries ont un potentiel considérable pour lutter contre les maladies ».
Et de conclure : « Ce développement passionnant du Cancer Research UK Scotland Institute pourrait conduire à des traitements plus efficaces pour les patients atteints de cancer colorectal et d'autres cancers à l'avenir, offrant ainsi de l'espoir aux patients ».
La salmonelle peut être présente dans les intestins de nombreux animaux, comme les poules, les vaches et les porcs. Elle peut ainsi contaminer la viande, les œufs ou encore les fruits et légumes ayant été en contact avec les animaux infectés, ce qui peut provoquer une infection alimentaire chez les consommateurs. Cette dernière se manifestera le plus souvent sous la forme d’une gastro-entérite. En effet, les symptômes comprennent diarrhée, crampes d’estomac, nausées, vomissements et fièvres. Ils se développent le plus souvent dans les 12 à 72 heures après exposition à la bactérie et durent quatre à sept jours.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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