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Les antibiotiques contre certaines formes de démence

Une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Kentucky a montré que les antibiotiques pourraient être un traitement prometteur contre les démences frontotemporales. Ces chercheurs ont montré qu’une classe d'antibiotiques appelés aminosides ou aminoglycosides pourrait être efficace à relancer la production d’une protéine, la progranuline, essentielle pour les cellules cérébrales.

Car les cellules cérébrales des patients atteints de démence frontotemporale portent une mutation qui empêche la production de progranuline. L'équipe de biochimistes moléculaires montre qu’en ajoutant une petite molécule d'antibiotique aux cellules, elle parvient à « tromper » la machinerie cellulaire qui recommence à fabriquer la protéine.

La démence frontotemporale est le type le plus courant de démence à début précoce. Cette forme de démence apparaît en effet dès les âges de 40 à 65 ans, affectant les lobes frontaux et temporaux du cerveau, ce qui entraîne des changements de comportement, des difficultés à parler et à écrire et une détérioration rapide de la mémoire. Cette forme de démence est hautement héréditaire et les mutations de la progranuline représentent 5 à 26 % de l’incidence globale de la maladie, selon les groupes de population. La progranuline est impliquée dans l'endocytose, la sécrétion et les processus lysosomaux. Actuellement, il n’existe pas de traitement efficace de la démence frontotemporale.

Les aminosides, la classe d'antibiotiques « pressentie » par ces chercheurs, permet ici in vitro aux cellules neuronales porteuses de la mutation, de produire à nouveau la protéine progranuline en « oubliant » la mutation. Les auteurs expliquent que l’antibiotique parvient à « duper » la machinerie cellulaire. 2 antibiotiques aminosides spécifiques – la gentamicine et la généticine (G418) – s’avèrent particulièrement efficaces à bloquer la mutation et à permettre la production de progranuline fonctionnelle. L’ajout de ces molécules de gentamicine ou de généticine aux cellules affectées, permet de faire remonter le taux de protéine progranuline jusqu'à environ 50 à 60 % de ses niveaux normaux.

Des résultats d’autant plus prometteurs qu’il n'existe aucun traitement efficace pour aucun type de démence. La prochaine étape va donc consister à étudier les effets des antibiotiques sur des souris modèles de démence frontotemporale. L’équipe souhaite également développer de nouveaux composés à partir des 2 antibiotiques, pour limiter au mieux leurs effets indésirables.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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