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Une zone du cerveau serait liée au tabagisme
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Des neurobiologistes américains des universités de l'Iowa et de Californie ont découvert que chez des fumeurs victimes d'une atteinte d'une zone très précise du cortex cérébral, l'insula ou île de Reil, l'arrêt du tabac est plus facile, rapide et sans rechute, que pour n'importe qui !
Les chercheurs savaient que les phénomènes addictifs se manifestent parce que certains centres et circuits cérébraux s'adaptent au long cours à l'imprégnation par des drogues. Ainsi, les amygdales cérébrales ou le télencéphale sont chez l'animal des zones qui favorisent l'autoadministration de substances.
Ces chercheurs ont découvert que chez certaines personnes, des lésions du cerveau liées à un accident vasculaire ont eu un effet aussi radical qu'inattendu sur leur tabagisme. Du jour au lendemain, l'envie de fumer avait disparu. Enquêtant sur ces cas d'anciens fumeurs ayant subitement laissé tomber la cigarette, les chercheurs ont alors constaté qu'une petite zone du cerveau, l'insula, serait l'un des rouages de l'addiction.
La question que s'est alors posée le chercheur Antoine Bechara (université de Californie du Sud) a été la suivante : l'insula est-elle nécessaire au maintien de l'addiction au tabac ? Si c'est le cas, lors de destruction ou de lésion de l'insula, on devrait observer un arrêt de la dépendance à la nicotine... Le chercheur a donc identifié 19 fumeurs qui avaient eu une destruction cérébrale comprenant l'insula de l'hémisphère droit ou gauche.
Pour comparaison, les chercheurs ont également recruté un groupe témoin de 50 fumeurs (plus de 5 cigarettes par jour depuis plus de 2 ans) ayant eu des lésions d'autres zones cérébrales. Bien entendu, une attaque cérébrale quelle qu'elle soit est un évènement suffisamment grave pour convaincre un fumeur d'arrêter sans que le mécanisme de sa dépendance soit forcement perturbé !
Les chercheurs ont donc décidé qu'il y avait une vraie et brutale rupture de la dépendance s'ils avaient arrêté moins de 24 heures après la destruction de leur insula, s'ils n'avaient pas rechuté ensuite, s'ils avaient cessé de fumer sans efforts, et s'ils ne ressentaient aucun phénomène de manque. Sur les 19 fumeurs du groupe identifié au départ, 16 réunissaient tous ces critères et avaient arrêté de fumer, alors que dans le groupe de 50 sujets ayant des lésions d'autres zones du cortex, 37 n'ont pas cessé de fumer.
D'autres travaux devront confirmer ces résultats et préciser le rôle de l'insula dans la dépendance au tabac et à d'autres drogues. Il ne serait évidemment pas question d'endommager l'insula chez les fumeurs pour les débarrasser de leur dépendance. Cependant, les chercheurs suggèrent que des molécules ciblant cette petite zone du cerveau pourraient aider les fumeurs qui veulent arrêter.
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