Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Le voile se lève sur le prion
- Tweeter
-
-
0 avis :
Le prion est un objet les plus déroutant de la biologie. Cette banale protéine, ne contenant aucun matériel génétique, s'avère pourtant capable de s'autorépliquer, d'infecter des organismes et de leur transmettre son pouvoir infectieux. Le prion qui provoque des encéphalopathies spongiformes chez de nombreuses espèces animales et chez l'homme est aussi présent sous des formes et des souches transmissibles distinctes provoquant des maladies très différentes. Les causes de ce pouvoir infectieux du prion viennent d'être cernées par deux équipes américaines (Florida State University et UCSF). Ces chercheurs ont étudié l'infectivité du prion chez la levure. Jonathan Weissman a introduit la protéine prionique dans une colonie de levures normales (libres de prion). Elles forment normalement des colonies rondes et de couleur rouge. Lorsqu'elles sont infectées par le prion de levure, les cellules (PSI+) forment des colonies de différentes couleurs. Les chercheurs ont prouvé que la transformation cellulaire était due à la protéine prion et seulement à elle. Lorsqu'on traite les cellules avec des agents chimiques qui détruisent le matériel génétique, l'infectivité du prion n'est pas modifiée. Il n'y a donc ni ADN ni ARN. Autre mystère élucidé par les chercheurs américains : l'extrême variété des souches de prions à partir d'une seule et même protéine. L'hypothèse avait été faite que les souches de prions naissent de chaînes protéiques identiques, mais adoptent des conformations tridimensionnelles différentes. Jusqu'à présent aucune donnée expérimentale n'avait permis de valider cette hypothèse. Or, les chercheurs ont fait «pousser» le prion de levures à différentes températures : élevé à 4 °C, il a une très forte infectivité, tandis que, développé à 23 °C, il présente un pouvoir infectieux très faible. Il s'agit pourtant de la même protéine qui doit donc prendre des formes différentes en fonction de l'environnement physique.
Eurekalert :
http://www.eurekalert.org/pub_releases/2004-03/uoc--uss031504.php
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Epilepsie et troubles bipolaires, une base génétique commune
Récemment, une autre recherche identifiait un lien entre l’épilepsie et l’autisme. Cette nouvelle étude, menée à l'Académie chinoise des sciences et publiée dans la revue Genomic Psychiatry, ...

Sclérose en plaques : un médicament expérimental répare la myéline
Des chercheurs de l’Université du Colorado, en collaboration avec la société Autobahn Therapeutics Inc, dirigée par les professeurs Daniel J. Denman et Ethan G. Hughes, ont montré que la molécule ...

La transplantation combinée à l’immunothérapie pour guérir le cancer du foie
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) représente plus de 80 % des cas de cancer primaire du foie. À l’échelle mondiale, 900 000 nouveaux cas et 830 200 décès ont été enregistrés en 2020, selon ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 127
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :