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Vers un vaccin contre l'Alzheimer ?

Bien qu'il existe quelques traitements qui permettent d'améliorer l'état des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, cette affection neurodégénérative ne peut être actuellement ni prévenue, ni guérie. Or, une équipe de chercheurs des laboratoires Elan Pharmaceuticals (Californie, Etats-Unis) vient d'annoncer, avoir réussi à immuniser des souris contre la formation des plaques séniles dans le cerveau, caractéristiques de la maladie. La maladie d'Alzheimer se présente comme une démence qui touche en premier lieu les fonctions cognitives. Sa nature neurodégénérative se traduit par des lésions histopathologiques bien précises : les dégénérescences neurofibrillaires, produites par l'accumulation de la protéine Tau à l'intérieur des neurones, et les plaques séniles, dépôts toxiques extracellulaires de la protéine bêta -amyloïde (Abêta ). Ces plaques entraînent une entrée massive de calcium dans la cellule et active la microglie - les macrophages du cerveau - qui provoque une augmentation des radicaux libres et des réactions inflammatoires. Avec comme résultat final la mort neuronale. La protéine Abêta , dont la forme la plus dangereuse comporte quarante-deux acides aminés (Abêta 42), découle en fait du clivage anormal d'une protéine précurseur présente en abondance dans le système nerveux central, l'APP. Parmi les modèles animaux de la maladie d'Alzheimer, les souris PDAPP ont la particularité de surexprimer une APP humaine mutante dans laquelle la valine est remplacée par la phénylalanine. Cette modification conduit au développement des symptômes neuropathologiques de la maladie, en particulier des plaques séniles. Or, en injectant la protéine Abêta 42 à ces souris, les chercheurs d'Elan Pharmaceuticals ont tout d'abord noté une augmentation des concentrations des anticorps dirigés contre elle. Les tests ont ensuite montré que ce traitement prévient la formation des plaques amyloïdes chez les jeunes de six semaines ainsi que les symptômes associés. Chez les souris plus âgées (onze mois), il réduit considérablement la progression de l'affection. Alors, le vaccin contre la maladie d'Alzheimer est-il à portée de main ? "Pas avant plusieurs années, répond le professeur Jean-Jacques Hauw, spécialiste du vieillissement cérébral à l'hôpital de la Salpêtrière (Paris). Il y a bien eu une prévention de l'accumulation de l'Abêta mais rien n'indique qu'il s'agit réellement d'une immunisation." ." Enfin, quelles pourraient être les conséquences d'une immunisation avec une protéine déjà largement exprimée dans le corps humain ? Car si ces souris n'ont présenté aucune réaction autoimmune, le risque est pourtant là.Quant aux traitements curatifs, les recherches n'augurent rien de bon non plus. "Nous piétinons un peu, confie le professeur Hauw. Mais nous obtenons aujourd'hui des résultats très intéressants qui nous permettent de réaliser un bien meilleur diagnostic." Gageons que les travaux se poursuivront ; la maladie d'Alzheimer constituant actuellement un lourd problème de santé publique, à la fois social et économique.

Yahoo : http://www.yahoo.fr/actualite/19990720/sciences/200799bis.html

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