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Vers un nouveau traitement des maladies à prion

Des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco viennent de montrer que deux médicaments connus sont capables de traiter efficacement des cellules de souris infectées par des prions. Les chercheurs espèrent débuter les premiers essais cliniques avant la fin de l'année. Cette découverte a été publiée dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences. Le principal auteur de cette publication est Carsten Korth qui travaille actuellement dans le laboratoire dirigé par Stanley Prusiner, prix Nobel de physiologie/médecine en 1997 pour ces travaux sur les protéines prions. D'après ce groupe de recherche, deux molécules présentent aujourd'hui un intérêt particulier pour le traitement des maladies à prions, comme la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. La première de ces molécules est la quinacrine, un médicament actuellement approuvé contre le paludisme et d'autres infections parasitaires. L'autre molécule est la chlorpromazine, un principe actif utilisé pour traiter la schizophrénie et d'autres troubles psychotiques. Carsten Korth et ses collaborateurs estiment que des essais cliniques sur ces deux molécules dans le traitement des maladies à prions doivent être initiés dans les meilleurs délais. En effet, elles ont donné de très bonnes réponses sur un modèlecellulaire de l'infection par les protéines prions et l'ont sait de plus qu'elles franchissent la barrière hémato-encéphalique sans difficulté particulière. Toutefois, les chercheurs tiennent à rester prudents et rappellent que malgré les bons résultats obtenus sur leur modèle cellulaire qu'ils considèrent valide, on ne sait pas quel sera l'effet sur les malades. Mais en considérant l'évolution fatale de la maladie, les essais cliniques doivent être entrepris dès que possible. Pour leur recherche, les scientifiques ont étudié des cellules de neuroblastome de souris infectées par des prions. La quinacrine et la chlorpromazine ont inhibé la conversion des protéines prions normales en protéines prions anormales. Après arrêt du traitement, aucun signe de reprise de l'infection n'a été observé pendant trois semaines, délai à partir duquel les chercheurs estiment que les cellules sont "guéries". Le mécanisme d'action de ces molécules contre les prions pathogènes est mal connu. Les chercheurs ont montré qu'elles ne semblent pas interagir directement sur les prions pathogènes. Stanley Prusiner a également noté que les implications de ces travaux ne s'arrêtent pas seulement aux maladies à prions mais concernent également d'autres maladies neurodégénératives qui semblent dues à une conformation anormale de certaines protéines : maladie d'Huntington, Alzheimer, Parkinson. NYT :

http://www.nytimes.com/2001/08/14/health/anatomy/14PRIO.html

PNAS :

http://www.pnas.org/

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