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Du venin de scorpion contre la Polyarthrite rhumatoïde…

Une étude réalisée par des chercheurs du Baylor College of Medicine (Houston) a permis de montrer, pour la première fois, l'efficacité thérapeutique d'un composé du venin de scorpion contre les symptômes de polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire invalidante qui touche plus de cinquante  millions de personnes dans le monde et environ 250 000 en France.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune, dans laquelle le système immunitaire attaque les articulations. Certaines cellules, les « synoviocytes fibroblastiques » jouent un rôle clé dans la maladie : lorsqu'elles se développent et se déplacent d'une articulation à l'autre, elles sécrètent des composés qui endommagent les articulations et attirent les cellules immunitaires responsables de l'inflammation et de la douleur.

Les articulations « s'élargissent et se bloquent », expliquent les chercheurs. Les traitements actuellement disponibles ciblent les cellules immunitaires impliquées dans la maladie mais ne parviennent pas à empêcher les dommages aux articulations.

La même équipe avait déjà montré le rôle-clé d'un canal de potassium sur ces synoviocytes fibroblastiques chez les patients polyarthritiques. L’équipe a donc cherché un moyen de bloquer le canal pour empêcher les cellules d'endommager les articulations. En général, les canaux potassiques fonctionnent en ouvrant des portes à la surface des cellules qui permettent aux ions potassium – de petits atomes chargés – de circuler vers l’intérieur et hors de la cellule et ce flux d'ions à travers les canaux est nécessaire pour que les cellules puissent remplir une grande partie de leurs fonctions.

Cependant, les animaux tels que les scorpions ont des venins capables de bloquer ces canaux ioniques, le potassium et d'autres canaux ioniques. Ils utilisent leur venin pour paralyser et tuer leurs proies. Il y a des décennies déjà, les scientifiques avaient réalisé qu’en les manipulant, ils pourraient exploiter ces venins à des fins médicinales.

L'ibériotoxine s’avère ainsi très spécifique à bloquer le canal potassique dans ces cellules clés de la polyarthrite rhumatoïde. Et sans affecter les autres canaux des autres types de cellules.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JPET

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