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Les traînées de condensation des avions accentuent le réchauffement climatique

Selon une étude allemande dirigée par Bernd Kärcher, physicien au Centre allemand pour l’'aéronautique et l'’astronautique (DLR), les traînées blanchâtres de condensation qui s’'étirent derrière les avions à réaction accentuent le réchauffement climatique de façon importante, probablement davantage que le carburant brûlé pour faire voler les appareils.

A l'’heure actuelle, l’'aviation est responsable de 4 % du « forçage radiatif anthropogénique », c’est-à-dire du déséquilibre d’'origine humaine entre l’'énergie entrante et sortante dans l’'atmosphère terrestre. Ce pourcentage se partage entre les nuages générés par les avions et le CO2 issu des réacteurs.

« C’est environ moitié-moitié, ou peut-être même un peu plus pour les nuages, indique Bernd Kärcher. Il est important de remarquer que le CO2 persiste beaucoup plus longtemps dans l’'atmosphère que les nuages produits par les avions. Empêcher la formation de ces nuages pourrait donc constituer une solution rapide pour ralentir le changement climatique, et nous donner un peu de temps pour arriver à réduire les émissions de CO2 ».

Comme tous les nuages, les traînées de condensation –ou cirrus homogenitus, le nom que leur a donné en 2017 l’'Organisation météorologique mondiale, – naissent quand de la vapeur d’eau se condense sur de fines particules en suspension dans l’'air. Les réacteurs d’'avion facilitent le phénomène en rejetant des poussières de suie dans un environnement autrement dépourvu de particules. De la vapeur d’eau provenant du réacteur s'’agglutine sur les poussières pour former des gouttelettes.

Plus loin dans le sillage de l'’appareil, où le souffle du moteur s’est refroidi, les gouttelettes gèlent et forment de microscopiques cristaux de glace. Dans les minutes et les heures qui suivent, l’'humidité naturellement présente dans l’air fait croître les cristaux et en décuple la taille.

Sous certaines conditions, les traînées de condensation peuvent subsister dans l’'atmosphère pendant des heures. Certaines perdront leur forme longiligne et deviendront alors des cirrus, ces nuages rappelant les cheveux d’'ange qu'’on voit très haut dans le ciel. Presque transparents, les cirrus absorbent tout de même une partie de la radiation provenant de la Terre et la réémettent vers le sol. Les rayons du Soleil, eux, traversent les cirrus sans trop de mal. L'’effet net est donc un réchauffement de la température de surface, contrairement aux nuages plus bas, opaques et blancs, qui la diminuent.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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