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Un système qui stocke l'énergie solaire dans l'eau

L'un des seuls fabricants européens de panneaux solaires, Systovi, près de Nantes, lance une nouvelle solution de stockage de cette énergie. Son système, nommé Stock-O, consiste à dériver la production électrique des panneaux de la maison, aux heures creuses de la journée, pour chauffer électriquement une partie du ballon d'eau chaude. « Car l'électricité est vendue environ 10 centimes le kilowatt/heure, alors qu'on l'achète 18 centimes au réseau », note François Guérin, PDG de Systovi, filiale du groupe de menuiserie Cetih, basé en Loire-Atlantique. Autant consommer sa propre électricité.

En pratique, sur un ballon de 200 litres, 140 sont chauffés par le réseau pendant la nuit, quand l'électricité est moins chère. Un volume de 60 litres est volontairement préservé. Le matin, les habitants du foyer consomment l'eau chaude et la part de l'eau froide s'accroît. Ce volume d'eau va donc être chauffé gratuitement, en journée, par l'électricité photovoltaïque du toit. Le soir, un plein réservoir d'eau chaude est de nouveau disponible. Le système est piloté par l'application Smart-R, qui intègre les prévisions météo pour affiner les ratios d'eau. Systovi a travaillé deux ans sur ce système, en lien avec De Dietrich, fabricant de ballons d'eau chaude.

Selon François Guérin, Stock-O coûte à peine plus cher qu'un ballon conventionnel et peut faire passer le taux d'autoconsommation électrique d'environ 50 à 80 %, contribuant à améliorer la performance de l'habitat dans le cadre de la réglementation thermique RT 2020, applicable en janvier 2021. Il complète l'offre de Systovi qui, dans le même esprit, a notamment inventé la batterie thermique Stock-R, capable de stocker de la chaleur grâce à un matériau à changement de phase.

Cette technologie est basée sur des panneaux aérovoltaïques permettant de valoriser, à la fois, l'énergie photovoltaïque et thermique du panneau. François Guérin ne croit pas aux batteries conventionnelles pour stocker l'énergie de l'habitat. Ce système « doublerait le coût d'une installation et pose question sur l'usage des terres rares, l'impact environnemental et le recyclage », estime le PDG.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash 

Les Echos

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