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Le surpoids et l'obésité sont devenus des fléaux sociaux aux Etats Unis

Un tiers seulement des Américains ont encore un poids normal, l'obésité et le surpoids touchant désormais deux personnes sur trois, une épidémie qui, au-delà des troubles de santé qu'elle engendre, change le visage du pays en s'immisçant dans tous les aspects de la vie quotidienne. Des compagnies aériennes incapables d'asseoir certains passagers aux constructeurs automobiles qui modifient l'aménagement intérieur de leurs nouveaux modèles, jusqu'aux fabricants de cercueils obligés d'élargir la bière, l'obésité pose sa marque partout, dopant les ventes de livres de régime et faisant entrer la salade au menu des fast-food. Le phénomène enclenché il y a 20 ans a pris des proportions alarmantes, obsédantes pour certains. L'obésité a plus que doublé aux Etats-Unis entre 1980 et aujourd'hui, affectant un Américain sur trois, soit 59 millions d'adultes. 64% de la population adulte est en surpoids ou obèse, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui fondent leur chiffre publié en 2003 sur des statistiques arrêtées en 1999. "Il y a désormais une épidémie insidieuse aux Etats-Unis", a récemment estimé la directrice des CDC, Julie Gerberding, en évoquant l'obésité, dont la progression ne montre aucun signe de ralentissement. Les enfants, le meilleur indicateur de tendance qui soit, sont déjà pour 25 % d'entre eux en surpoids ou obèses, un chiffre qui a doublé depuis les années 1970. Le département de la Santé estime le coût économique direct et indirect de l'obésité, dû aux maladies qu'elle favorise (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer), à 120 milliards de dollars par an, en augmentation constante. Et l'American Medical Association évalue le nombre de décès liés à l'excès de poids à 300.000 par an. Pour contribuer à la prise de conscience du public, les étiquettes sur chaque produit alimentaire vendu aux Etats-Unis devraient être prochainement modifiées pour mentionner notamment le nombre total de calories par unité et non plus par ration, une notion hautement variable pour le consommateur. Une recommandation en ce sens de l'agence américaine pour la sécurité alimentaire et des médicaments (FDA) est attendue en février 2004. Les restaurants seront également encouragés à fournir davantage d'informations diététiques directement sur leurs menus, expliquait récemment le chef de la FDA, Mark McClellan, en estimant que "l'obésité est un défi sur tous les fronts pour protéger la santé du public". Le débat est désormais ouvert sur l'opportunité de classer l'obésité comme une maladie, décision lourde de conséquences pour la santé publique et les assurances privées, puisqu'elle mettrait une série de traitements sur la liste des dépenses remboursables et pourrait accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments. Ce pas, comparé par les experts à l'entrée de l'alcoolisme au rang de maladie qui avait facilité l'accès au traitement, pourrait aider les personnes touchées à admettre qu'elles ont besoin de soins et le public à ne plus considérer que les personnes obèses sont responsables de leur état. "De nombreuses personnes croient que faire face au surpoids et à l'obésité est une responsabilité personnelle. C'est aussi une responsabilité de la communauté", a résumé David Satcher, chef du service fédéral de la santé publique (Surgeon General). Précurseur en la matière, le service américain des impôts (IRS) accepte depuis 2002 les déductions fiscales pour les dépenses de santé concernant l'obésité, au même titre que les autres médicaments contre les maladies reconnues. Seules les assurances privées mènent encore la bataille contre le classement de l'obésité en maladie, pour d'évidentes raisons économiques.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031215/202/3jvq1.html

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