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Sommet de la Terre: accord laborieux et décevant sur l'énergie

Le texte sur l'énergie finalement adopté le 2 septembre après des heures de discussions, prévoit d'"accroître substantiellement et de façon urgente" la part des sources d'énergie renouvelables dans la consommation mondiale. Il ne fixe ni pourcentage ni échéance pour y parvenir. Le texte ne reprend aucun des chiffres de la proposition initiale européenne, qui souhaitait un objectif de 15% d'ici 2010 d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité) dans la consommation énergétique mondiale. L'Europe s'est heurtée à un mur des Etats-Unis qui jugeaient ce double objectif irréaliste, et de l'OPEP qui entendait défendre son pétrole. "Quelle différence entre les discours et l'action!", s'est exclamé le président équatorien Gustavo Noboa. "Ceux qui s'érigent en parangons de la cause environnementale sont les plus gros pollueurs, et ne veulent ni accepter des compromis pour sauver la planète, ni maintenir les objectifs officiels de l'aide au développement", a-t-il lancé. Une avancée significative a toutefois été réalisée sur le dossier du climat, lorsque le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov a annoncé que la Russie allait ratifier Kyoto "dans un avenir très proche". La ratification russe, qui suit la confirmation par le premier ministre canadien Jean Chrétien, de la ratification des accords de Kyoto par le Canada, permettra la mise en oeuvre de cet accord de réduction des gaz à effet de serre, isolant les Etats-Unis, qui l'ont rejeté en mars 2001. La délégation américaine a opposé mardi un tir de barrage, avec les pays pétroliers de l'OPEP, à la proposition européenne sur l'énergie fixant un objectif chiffré pour augmenter la part des énergies "propres" comme l'éolien et le solaire dans la consommation mondiale en 2010. Le compromis finalement adopté est dépourvu de tout chiffre ou calendrier. La commissaire européenne à l'Environnement, Margot Wallstroem, s'est déclaré "déçue par de nombreux aspects du compromis". "Nous savions que ce serait difficile avec une sorte d'alliance entre des groupes qui n'acceptaient ni les objectifs ni le calendrier que nous proposions", a-t-elle ajouté. "Si le G-77 (pays en développement) nous avait appuyés, bien sûr cela aurait été différent". Le chapitre de l'énergie était le dernier "gros morceau" des discussions pour un Plan d'action en faveur de la réduction de la pauvreté et d'une croissance respectueuse des ressources planétaires.Les Européens ont tenté de compenser ce revers politique en annonçant une initiative politique pour regrouper autour d'eux les pays désireux de se fixer des objectifs chiffrés. Margot Wallstroem a annoncé une "coalition de la bonne volonté avec les pays qui restent déterminés à se fixer des objectifs chiffrés et des échéances sur les énergies renouvelables". "Nous avons déjà discuté avec les pays d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Afrique, et nous savons que la Norvège et la Suisse vont probablement nous soutenir", a-t-elle indiqué.

Sommet de Johannesburg : http://www.johannesburgsummit.org/html/whats_new/feature_story35.htm

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