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Un signal hormonal pour préparer le cerveau du foetus à l'accouchement
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Comment préparer au mieux le foetus au traumatisme de l'accouchement ? On sait déjà que quelques heures avant l'accouchement chez la future mère, l'hypothalamus fabrique puis libère l'ocytocine, sous l'effet d'une cascade d'événements et de la diminution de la progestérone (l'une des deux hormones de la grossesse), une hormone essentielle, à l'origine des contractions de l'utérus nécessaires à la mise en route du « travail » et à l'expulsion, mais aussi responsable de la montée de lait chez la future mère.
Mais des chercheurs de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée à Marseille sous la direction du professeur Yehezkel Ben-Ari (Inserm) viennent de démontrer pour la première fois le rôle central de l'ocytocine sur le foetus lors de sa venue au monde. Grâce à cette hormone, la mère informe et prépare le bébé à l'imminence de l'accouchement en « anesthésiant » les neurones de son enfant. Celui-ci est alors prêt à affronter le traumatisme de la naissance, y compris des complications comme le manque d'oxygène.
Des enregistrements de neurones de souriceaux, à partir de coupes de cerveau à différents stades de la vie prénatale, réalisés par les chercheurs de son équipe, montrent que cinq à six heures avant la naissance, ces neurones sont particulièrement inhibés. Un peu comme s'ils avaient été soumis à un traitement fortement anesthésiant. Pour savoir si l'ocytocine libérée par la mère juste avant l'accouchement est bien à l'origine de ce phénomène, ils ont ensuite administré à la femelle une substance qui bloque les récepteurs à l'ocytocine (par exemple un médicament utilisé en médecine humaine pour retarder le déclenchement du « travail » et empêcher une naissance prématurée). Ils ont alors observé une suppression de l'inhibition de ces neurones. Cela suggère donc très fortement que l'ocytocine joue un rôle primordial dans cette « anesthésie » neuronale juste avant l'accouchement.
Roman Tyzio, l'un des chercheurs de l'équipe, a ensuite montré que le cerveau du nouveau-né est beaucoup plus résistant à des phases d'anoxie (baisse de l'oxygénation du cerveau) lorsque les neurones sont correctement « endormis » sous l'effet de cette hormone maternelle. Ces périodes d'anoxie compliquent 10 % des naissances et peuvent être à l'origine de séquelles neurologiques graves : épilepsie, retard mental, handicap moteur etc. L'ocytocine préparerait donc le foetus à l'accouchement, en augmentant sa résistance au manque d'oxygène en cas de traumatismes de la naissance.
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- Publié dans : Médecine
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