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Le rythme du déclin cognitif serait lié à la perte de masse musculaire…

Une étude canadienne vient de montrer qu’une faible masse musculaire est associée à une accélération significative du déclin cognitif à 3 ans, et en particulier des fonctions exécutives chez des personnes de 65 ans et plus. Si des études à plus long terme sont attendues, ces données incitent d’ores et déjà à renforcer les mesures permettant de limiter au mieux le déclin des fonctions cognitives chez les sujets atteints de sarcopénie.

Le déclin cognitif et la sarcopénie sont des processus physiopathologiques dont les similarités laissent supposer qu’ils pourraient être liés l’un à l’autre. Au-delà de son rôle dans les fonctions corporelles, le muscle est un organe endocrinien qui libère plusieurs myokines impliquées dans les fonctions cérébrales. La sarcopénie pourrait à ce titre être un prodrome du déclin cognitif.

Si plusieurs études ont déjà évalué l’association entre faible masse, force musculaires et troubles cognitifs, aucune n’avait encore exploré l’association entre la masse musculaire – indépendamment de la force – et la vitesse du déclin cognitif. L’identification d’un marqueur biologique précoce qui permettrait d’estimer le risque de déclin cognitif est un élément clé pour la mise en place de stratégies adaptées limitant ce risque et tester des thérapeutiques spécifiques. La sarcopénie, dont la prévalence est estimée entre 10 % et 40 % au sein de cette population, pourrait ainsi être considérée comme un facteur prédictif du déclin cognitif.

CLSA (Canadian Longitudinal Study on Aging) est une étude longitudinale menée sur une cohorte prospective d’adultes indemnes d’altérations cognitives à l’inclusion. Le recrutement a eu lieu entre 2011 et 2015 et un suivi est prévu tous les 3 ans durant 20 ans. Une sous-cohorte de sujets ≥65 ans a été incluse dans les analyses présentées ici. Tous ont suivi des tests pour explorer 3 domaines cognitifs : la mémoire, la fonction exécutive et la vitesse psychomotrice. L’indice de masse maigre tissulaire (ALM pour Appendicular lean soft tissue mass) <7,30 kg/m2 chez l’homme et <5,42kg/m2 chez la femme signait la présence d’une sarcopénie. 

Sur les 8.279 participants, 4.003 (48 %) étaient des femmes, 97 % d’origine caucasienne et l’âge moyen était de 72,9 ans, indice de masse corporel (IMC) moyen de 27,7 kg/m2. Globalement, 19,4% des sujets présentaient une masse musculaire faible (mesurée par l’ALM) initialement faible. Les sujets qui avaient la plus faible ALM étaient plus susceptibles d’être parmi les plus âgés, et d’avoir un indice de masse corporelle et un niveau d’activité parmi les plus faibles.

Sur les 3 années de suivi, les sujets qui avaient une masse musculaire initialement faible étaient également ceux qui avaient le déclin cognitif le plus rapide à la fois pour les fonctions exécutives et la vitesse psychomotrice. Après ajustement (sur l’âge, le niveau d’éducation, le pourcentage de masse grasse corporelle et la force de préhension), une faible masse musculaire était toujours significativement associée de manière indépendante au déclin des fonctions exécutives (p=0,03), mais pas à la mémoire.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA

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