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RTE teste le stockage d'électricité pour optimiser la production d'énergies renouvelables

A l'ouest de Dijon, entre les champs de blé et les éoliennes, les dix conteneurs blancs installés par le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE se distinguent peu à l'horizon. Pourtant, leur technologie pourrait jouer un rôle clef afin d'améliorer l'acceptabilité des énergies renouvelables auprès des populations.

Sur ce site, RTE va mener une expérience qu'il revendique comme une première mondiale : « nous allons tester de façon synchronisée et à grande échelle la gestion automatisée du stockage des surplus de production d'électricité renouvelables ici et sur deux autres sites situés dans les Haute-Alpes et dans le Limousin », explique le président du directoire de RTE, Xavier Piechaczyk, venu en Côte-d'Or inaugurer récemment ce projet baptisé « Ringo », en hommage au batteur des Beatles.

Son objectif ? « Faire la démonstration qu'on peut accueillir de nouveaux sites d'énergies renouvelables sur le réseau tout en limitant la construction de nouvelles infrastructures (lignes, pylônes) », détaille le dirigeant. Le sujet est crucial car la croissance des énergies renouvelables en France implique de créer une multitude de nouveaux sites de production d'électricité.

Autrement dit pour RTE, il s'agit de travailler à optimiser ses flux et ses investissements financés par la facture d'électricité de chaque français : « l'autoroute du sud n'est pas dimensionnée pour le trafic du 15 août. C'est pareil pour le réseau électrique, on ne peut pas tout dimensionner pour la pointe de production », schématise Xavier Piechaczyk.

Concrètement, les batteries de RTE viendront stocker l'électricité éolienne ou solaire lorsque la production des fermes alentours dépassera la capacité de transport du réseau d'électricité pour la restituer un peu plus tard, lorsque les embouteillages sur le réseau seront moins importants.

RTE teste des batteries pour éviter de construire de nouvelles lignes haute tension. Aujourd'hui, les congestions sur le réseau liées à un trop-plein de productions d'origine renouvelables sont assez rares, mais elles devraient devenir de plus en plus nombreuses à mesure que les installations éoliennes et solaires se multiplient.

Or, à ce jour, devant le coût majeur de la construction de nouvelles lignes électriques et leur difficile acceptation, ces surplus sont tout simplement perdus : lors des pics de production éolien ou solaire, RTE demande de fait aux producteurs d'arrêter leurs machines.

Au total, les 6.000 batteries de RTE installées à Jalancourt, en Côte-d'Or, seront capables de fournir l'équivalent de la consommation d'une ville de 10.000 habitants en hiver, pendant deux heures. Un score encore modeste car, avant de changer d'échelle, RTE devra fournir la preuve de l'efficacité technique mais aussi économique de ce système de batteries.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Les Echos

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