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Les robots chirurgiens envahissent les blocs opératoires

Après l'opération à coeur ouvert menée en mai 1998 à l'hôpital Brousses, le CHI d'Eaubonne-Montmorency vient, pour la première fois, de poser avec l'aide d'un robot deux prothèses de hanche. Cet appareil devrait permettre de mieux adapter le matériel destiné au patient .Un homme de soixante-cinq ans et une femme de soixante et onze ans ont bénéficié, pour la première fois en France, de l'assistance d'un robot pour la pose d'une prothèse en remplacement de leur hanche malade et douloureuse. Les deux interventions ont eu lieu, lundi 25 et mardi 26 octobre, au centre hospitalier intercommunal d'Eaubonne-Montmorency (Val-d'Oise). Pourquoi une telle opération a-t-elle été menée ? Pourquoi a-t-on laissé entrer dans le saint des saints, la salle d'opération, cette mécanique protégée par des plastiques ? Parce que " le robot nous apporte une précision de l'ordre du dixième de millimètre au lieu des deux millimètres que nous obtenons manuellement ", explique le docteur François Aubart, chef du service chirurgie orthopédique et traumatologie de l'hôpital, qui a pratiqué ces deux opérations. Le robot, baptisé Caspar (Computer Assisted Surgical Planning And Robotises) et fabriqué par l'entreprise suisse Stäubli dans son usine française de Faverges (Jura), est adapté à la chirurgie orthopédique par la firme allemande Orto Maquet. Il ne se distingue pas des bras articulés utilisés par l'industrie mécanique de précision. Il est simplement " habillé " comme un chirurgien pour garantir les meilleures conditions d'hygiène. Pendant l'opération, son travail se limite à fraiser l'os du patient qui recevra la prothèse. " La grande précision de l'usinage permet d'obtenir un ajustage parfait, ce qui évite de recourir au ciment traditionnellement utilisé pour compenser les petites aspérités de l'os ", indique François Aubart. En fait, la pose de prothèse de hanche s'appuie essentiellement aujourd'hui sur la dextérité du chirurgien, qui fait appel à des outils mécanisés (scie, perceuses, marteau...) qu'il tient à la main. Le robot automatise ces opérations délicates. Pour le patient, c'est la promesse d'une amélioration sensible de la qualité de ses prothèses. L'intervention elle-même est ensuite réalisée virtuellement sur l'écran. Cela permet de mettre en mémoire la succession d'opérations que réalisera le robot. Au-delà de la prothèse de hanche, Caspar doit en également s'attaquer au remplacement du ligament croisé du genou, dont la rupture affecte de nombreux sportifs. La première opération de ce type est prévue en Allemagne pour avril 2000. L'hôpital d'Eaubonne devrait suivre rapidement. Ensuite, François Aubart estime que Caspar pourra étendre ses compétences à la chirurgie de la colonne vertébrale et au redressement de membres.

Le Monde/30/10:99 : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-28809-QUO,00.html

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