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Réchauffement climatique : la chaleur stockée dans les océans a été sous-évaluée

Une étude du Centre national de recherche sur l'atmosphère des Etats-Unis vient de faire le point sur l'évolution temporelle du contenu thermique des océans de la planète depuis 1958, à partir d'une multitude de données d'origines diverses.

Ces travaux prennent notamment en compte, en les reconsidérant, le rôle des éruptions volcaniques et des phénomènes El Niño qui tendent à refroidir le climat mondial. Ces recherches montrent que le réchauffement global supérieur océanique s'est poursuivi au cours de la dernière décennie et que cette chaleur excédentaire a été absorbée plus profondément dans les océans.

Ce phénomène pourrait expliquer pourquoi, alors que les émissions humaines de gaz à effet de serre s'accentuent, la température moyenne de l'atmosphère semble se stabiliser depuis une dizaine d'années.

On sait en effet que cette chaleur alimente le système thermodynamique mondial, comme le montrent les observations satellitaires portant sur le rayonnement thermique. Il restait donc à comprendre pourquoi cet apport d'énergie supplémentaire ne s'était pas traduit par un réchauffement de l'atmosphère.

C'est à cette question très importante que cette étude apporte des éléments de réponse sérieux. Comme le souligne Kevin Trenberth, coauteur de cette étude, "L'énergie supplémentaire qui est venue alimenter le système climatique peut se manifester de bien des façons :  élévation des températures, fonte de la banquise arctique, modification du cycle de l'eau ou augmentation de la fréquence des épisodes météorologiques extrêmes comme les ouragans. Mais nous ne devons pas oublier qu'in fine 90 % de cette chaleur est réabsorbée par les océans."

Selon cette étude, reposant essentiellement sur les données fournies par le réseau de bouées immergées Argol, au cours de la dernière décennie, au moins 30 % du réchauffement océanique s'est produit en dessous de 700 m, ce qui contribue de manière significative à une accélération de la tendance au réchauffement. L'étude précise que la variabilité du vent de surface est en grande partie responsable de l'évolution dans la distribution de la chaleur océanique.

Cette réévaluation du rôle thermique des océans pourrait avoir comme conséquence un moindre réchauffement de l'atmosphère à court terme mais un réchauffement plus important à long terme, ce qui devrait se traduire notamment par une élévation encore plus forte que prévu du niveau des mers.

Article rédigé par Gaël Orbois pour RT Flash

Wiley

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