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Promesses et incertitudes des thérapies géniques

Née du projet de séquençage systématique des génomes et du traitement des milliers de données ainsi engendrées, la génomique commence à donner ses fruits. Porteuse de fantastiques espoirs pour traiter de nombreuses maladies, détecter les prédispositions à certaines affections et s'en protéger, cette discipline permet aussi de prévoir la survenue de maladies génétiques qu'on ne sait pas encore guérir. Accompagnant les progrès scientifiques dans ce domaine, un large débat s'est ouvert autour des applications potentielles des découvertes génétiques et de leur impact sur les individus et les familles. Ainsi en va-t-il de la médecine prédictive, forme nouvelle de la médecine - fondée sur l'analyse génétique -, qui cherche moins à soignerqu'à anticiper une éventuelle maladie chez un enfant à naître ou un être a priori sain. A ce titre, elle soulève bien des problèmes éthiques. Notamment avec le diagnostic prénatal et certaines démarches eugéniques pratiquées dans certains groupes humains porteurs de maladies génétiques particulières. La connaissance des gènes offre heureusement des perspectives plus souriantes. Notamment en permettant la mise au point de nouveaux traitements liés, par exemple, au cancer. Ainsi, la découverte de la présence anormale d'un récepteur (HER2) responsable de la multiplication des cellules tumorales dans certains cancers du sein a conduit à développer l'herceptine, un anticorps qui inhibe l'action de ce récepteur. Une stratégie similaire est envisagée pour de nombreuses autres tumeurs, après étude du dérèglement de gènes impliqués dans la prolifération cellulaire. Pour aller plus loin, des projets de grande ampleur pour l'établissement de la « carte d'identité moléculaire » des tumeurs ont été lancés. Au début de l'année 2000, la Ligue nationale contre le cancer a donné son concours à un programme de ce type (Le Monde du 26 janvier). « Notre objectif, précise le professeur Daniel Louvard, directeur de la section recherche de l'Institut Curie, est d'identifier tous les paramètres génétiques qui font qu'une cellule cancéreuse est différente des autres et de mieux savoir comment elle fonctionne, un préalable à une recherche thérapeutique beaucoup mieux ciblée. » « L'énorme information recueillie sur le génome va être mise en pratique pour la thérapeutique de demain, confirme Daniel Cohen, un des pionniers de la génétique en France. Elle révèle des cibles thérapeutiques intéressantes, en particulier les récepteurs membranaires qui assurent la communication des cellules entre elles et avec le milieu intérieur. » Les maladies psychiatriques - schizophrénie et dépressions - ou neurologiques comme les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson, ne pouvant être étudiées chez l'animal, n'ont bénéficié à ce jour que de très peu de développement thérapeutique. « L'identification d'anomalies fonctionnelles de certains gènes lorsque la maladie est familiale a permis de dévoiler ses mécanismes, ajoute Chris Henderson, directeur de recherche au CNRS et directeur de l'unité Inserm 382. Un exemple typique est la maladie d'Alzheimer et les mutations retrouvées dans le gène “préséniline”. Ces découvertes ont facilité les études biologiques et aideront à la recherche d'un traitement. »

Le Monde :

http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-120993-QUO,00.html

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