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La prévention cardiovasculaire grâce aux statines serait bénéfique chez les seniors

Voici une nouvelle étude qui ne va pas manquer de faire rebondir le long feuilleton scientifique concernant l'efficacité réelle des statines comme moyen de prévention cardiovasculaire chez les personnes âgées. Selon une méta-analyse portant sur 28 essais randomisés, englobant 187 000 participants, âgés de 55 à 85 ans, le traitement par statines reste bénéfique chez les patients les plus âgés en prévention du risque cardiovasculaire (CV), même au-delà de 75 ans. Les hypolipémiants peuvent donc être envisagés dans cette population, autant en prévention secondaire que primaire, estiment les auteurs.

Les résultats montrent que, dans l’ensemble, le traitement par statines est associé à une diminution proportionnelle du risque relatif d’événements cardiovasculaires de 21 % pour chaque baisse de 1 mmol/L de cholestérol LDL. La diminution est moins importante avec l’âge, mais cette variation n’est pas significative, selon les auteurs.

Pour le risque d’AVC plus précisément, il est réduit de 16 % pour une baisse de 1 mmol/L de cholestérol-LDL, dans tous les groupes, qu’importe l’âge. De même, le risque d’intervention pour une revascularisation coronaire est abaissé de 25 %, proportionnellement au niveau de cholestérol, sans changement majeur selon la tranche d’âge.

« Nos données montrent que le bénéfice des statines sur le risque relatif d’événements CV est léger chez les sujets âgés comparativement aux plus jeunes, mais en considérant le risque absolu, l’effet est beaucoup plus important dans cette population âgée, en raison d’une mortalité d’origine CV plus élevée », a commenté le Docteur Colin Baigent (University of Oxford, Royaume-Uni), co-auteur de l’étude, auprès de notre consœur de Medscape édition internationale .

Ces résultats sont importants puisque le bénéfice des statines en prévention secondaire et primaire du risque CV n’est pas clairement établi aujourd’hui chez les plus âgés, en raison de données insuffisantes ou disparates, en particulier chez les plus de 75 ans, cette tranche d’âge étant généralement exclue des essais.

Selon le Docteur Baigent, les traitements à visée préventive sont trop souvent négligés ou dévalorisés chez les personnes âgées. "Il semble que cette population soit considérée comme trop âgée pour une approche préventive. On estime qu’il est trop tard. Pourtant, leur plus grande crainte est d’avoir un AVC et de devenir handicapé, de tomber dans la dépendance. Les statines peuvent limiter ce risque. Il n’y a pas de raison majeure à déprescrire les statines à partir d’un certain âge", ajoute le cardiologue. "A l’inverse, la question de prescrire ce traitement en prévention primaire au-delà de 75 ans peut se poser", précise-t-il.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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