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Pourquoi la maladie d’Alzheimer touche-t-elle plus les femmes que les hommes ?

Comment se fait-il qu'après 80 ans, 60 % des malades d'Alzheimer soient des femmes, contre 40 % des hommes ? Pour tenter de répondre à cette question, des chercheurs du centre médical de l’Université Vanderbilt ont étudié le scanner cérébral de centaines d’hommes et de femmes et ont examiné le schéma d’une protéine appelée "tau".

Certains participants étaient en bonne santé, tandis que d’autre présentaient une légère déficience mentale. Rappelons que l'une des caractéristiques principales de la maladie d'Alzheimer est la formation de protéines appelées “tau” dans le cerveau. Quand ces protéines forment des amas toxiques, les cellules du cerveau meurent, ce qui entraîne des problèmes de mémoire.

Les chercheurs ont découvert que la structure des réseaux de tau est différente chez les hommes et les femmes, les femmes ayant un plus grand nombre de "régions de transition" reliant différentes zones du cerveau. Autrement dit, elles semblent avoir une meilleure connectivité entre les régions où la protéine tau s'accumule, ce qui a des répercussions sur le cerveau.

Avec cette connectivité plus élevée, la protéine tau peut se propager plus facilement entre les régions du cerveau, augmentant la vitesse à laquelle elle s'accumule et exposant les femmes à un risque accru de maladie d'Alzheimer. Le docteur Jana Voigt, responsable de la recherche à Alzheimer's Research UK, a déclaré que l'étude révélait « des différences de connectivité cérébrale en fonction du sexe qui pourraient contribuer à la différenciation du risque de maladie d'Alzheimer chez les hommes et les femmes ». Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Si ceux-ci sont prouvés, des approches spécifiques en fonction du sexe pourront être étudiées pour prévenir la maladie d'Alzheimer.

Le 9 juillet 2018, une étude menée par l’organisation internationale Women’s Brain Project et publiée par la revue spécialisée Nature, démontrait que plusieurs facteurs de risque augmentaient le risque d’Alzheimer chez les femmes. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, six ans de plus en moyenne en France. De ce fait, à 70 ans, le nombre de femmes atteintes est deux fois supérieur à celui des hommes, et à partir de 80 ans le ratio monte à deux-tiers environ.

La dépression est un autre facteur de risque : cette maladie psychologique est liée à la maladie d’Alzheimer. Or, les femmes y sont plus sensibles. En effet, en France, pour deux hommes touchés par un épisode dépressif, il y a entre 3 et 4 femmes.

La progression plus rapide de la maladie chez les femmes s’expliquerait notamment par la présence des œstrogènes chez les femmes dont l’effet serait 'protecteur' sur l’organisme et en particulier sur le cerveau.

Dès lors, la chute des taux d’œstrogènes à la ménopause pourrait se traduire par la perte de ces effets protecteurs sur le cerveau et ainsi celui-ci se trouverait plus vulnérable que celui des hommes à cette maladie neurodégénérative. Les complications de grossesse et les traitements hormonaux pris durant la ménopause pourraient également entraîner une démence des années plus tard.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BBC

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