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Une piste pour éradiquer les infections de l'estomac de la moitié de la population mondiale

La bactérie Helicobacter pylori infecte l’estomac de la moitié de la population mondiale. Cette infection est à l’origine d’une série de pathologies qui vont des gastrites au cancer gastrique, en passant par les ulcères. Depuis la mise en évidence en 1982 de ce pathogène comme agent étiologique des ulcères, le traitement avec des antibiotiques a permis de guérir ces pathologies et éviter des cancers.

Cependant, les dernières années ont vu une augmentation spectaculaire de souches de H. pylori résistantes au traitement. Ceci est dû à l’impressionnante plasticité du génome de cette bactérie. Au-delà de la mutagénèse très élevée chez ce pathogène, sa transformation naturelle contribue énormément à l’acquisition et propagation de gènes de résistance aux antibiotiques. Par cette voie, certaines espèces bactériennes peuvent capter et incorporer dans leur génome de l’ADN présent dans l’environnement.

Chez H. pylori, ce processus est très efficace mais la machinerie moléculaire qui permet la capture et l’internalisation de l’ADN transformant est mal connue. Une équipe de l’institut de biologie François Jacob (CEA/Université de Paris/Université Paris-Sud-Paris-Saclay), en collaboration avec des biochimistes de l’Institut de biologie intégrative de la cellule (CEA/CNRS/Université Paris-Sud-Paris-Saclay) et de l’Indian Institute of Sciences (Bangalore), a identifié un acteur clé pour l’internalisation de l’ADN : la protéine ComH. Leur étude est publiée dans Nature Communication, le 25 novembre 2019.

ComH, qui n’a pas d’homologues dans d’autres espèces, est présente dans le périplasme de H. pylori. Cette protéine lie avec une forte affinité l’ADN présent dans l’environnement direct de la bactérie. Par son interaction avec une protéine du pore de la membrane interne, elle entraîne ensuite cet ADN transformant dans le cytoplasme.

Son identification dans le processus de transformation naturelle de H. pylori ouvre la possibilité d’une nouvelle cible thérapeutique pour bloquer la propagation de souches les plus virulentes ou résistantes aux antibiotiques, en vue d’éradiquer l’infection mondiale liée à ce pathogène.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CEA

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