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Le Pentium 4 confirme la loi de Moore

La loi de Moore, qui stipule que le nombre de transistors dans les microprocesseurs double tous les dix-huit ou les vingt-quatre mois, est-elle éternelle ? Cet incroyable constat d'une croissance exponentielle de la puissance de calcul des puces a été fait par Gordon Moore, l'un des fondateurs d'Intel, à la fin des années 60. Aujourd'hui encore, elle se vérifie dans une de ses hypothèses. A quelques irrégularités près. Le Pentium 4, lancé le 20 novembre en est la démonstration avec ses 42 millions de transistors. Dans dix-huit mois, la prochaine puce devrait en contenir plus de 80 millions, dernière étape avant les 100 millions, sorte de mur du son de l'électronique au-delà duquel il est difficile d'imaginer à quoi une telle puissance pourra bien servir. « Cette question revient régulièrement, commente Jean-Paul Colin, directeur du développement d'Intel France. Le besoin de performance est d'autant plus important que les ordinateurs s'adressent à un public plus large », ajoute-t-il. La fameuse « interface » entre l'homme et la machine se révèle en effet l'un des plus gros consommateurs de puissance. L'antique système d'exploitation MS-DOS, qui imposait de connaître par coeur la syntaxe des commandes, se contentait du modeste processeur 386 du milieu des années 80. L'arrivée de Windows a imposé le passage au Pentium. Et le Pentium 4 prétend améliorer la reconnaissance vocale permettant, outre la dictée, la généralisation de la commande de la machine par la voix. Intel fait également la démonstration des capacités des premiers jeux vidéo à tirer profit de la puissance de calcul du Pentium 4 et de ses 144 nouvelles instructions. Les performances de la nouvelle puce résultent de la combinaison de trois innovations. L'architecture NetBurst, en premier lieu, dispose d'un moteur d'exécution rapide pour les calculs sur les entiers très utilisés dans les algorithmes des programmes multimédias. Elle permet de fonctionner au double de la fréquence interne, grâce à l'exécution des instructions en nombre entier en un demi-cycle d'horloge. D'où son adaptation au visionnage de la vidéo en continu (streaming) et à la 3D. Le système baptisé Hyperpipeline double le nombre d'étapes de traitement d'une instruction en passant à 20, contre 10 sur le Pentium III. D'où un meilleur enchaînement des commandes sans attendre la fin de l'exécution de chacune d'elles. Le bus interne, c'est-à-dire le canal de circulation des données à l'intérieur de la puce, fonctionne à 400 MHz, soit le triple de la cadence du Pentium III (133 MHz). Le débit des échanges d'information atteint 3,2 gigaoctets par seconde, aussi bien avec la mémoire qu'avec les composants de contrôle (Chipset) de la carte mère. Pour tirer profit de ces caractéristiques, Intel fait appel aux nouvelles mémoires Rambus (RDRam). De quoi laisser planer une interrogation, car ce type de composants reste rare sur le marché et donc cher. Intel prépare une alternative avec un Chipset autorisant l'emploi de mémoires plus classiques (SDRam). Mais il ne devrait pas être disponible avant le troisième trimestre 2001.

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