Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Une nouvelle voie de signalisation cellulaire essentielle découverte
- Tweeter
-
-
1 avis :
Il y a une quinzaine d’années, Christophe Lamaze, chef de l’équipe Mécanique et dynamique membranaires de la signalisation intracellulaire (CNRS/ Inserm) à l’Institut Curie, a décidé d’étudier de près le récepteur aux interférons (IFNAR) et la voie de signalisation JAK/STAT. Les interférons et cette voie sont essentiels dans de nombreuses pathologies, qu’il s’agisse du cancer, de maladies auto-immunes ou virales, expose le chercheur. Les immunologistes s’y intéressaient donc, mais pas les biologistes cellulaires.
Or le sujet présentait un véritable défi : il existe 17 interférons capables d’induire différentes réponses cellulaires… en se liant pourtant tous au même récepteur. « Comment des clés différentes entrant dans la même serrure peuvent-elles mener à des chemins différents ? » La plupart des scientifiques qui ont cherché la réponse se sont concentrés sur la membrane cellulaire, mais Christophe Lamaze a eu une autre idée : entrer dans la cellule. Il avait en effet auparavant démontré, en étudiant le récepteur de l’EGF (epidermal growth factor), que la fixation d’un ligand à un récepteur membranaire ne suffit pas toujours à activer une voie de signalisation ; il faut parfois que les molécules pénètrent dans l’endosome, un compartiment membranaire à l’intérieur de la cellule.
En s’appuyant sur des techniques d’imagerie sophistiquées, comme la microscopie à fluorescence confocale à haute résolution et la microscopie FLIM-FRET, Christophe Lamaze et Cédric Blouin, chercheur de l’équipe, ainsi que leurs collègues de l’Inserm et des universités d’Osnabrück (Allemagne) et de Liverpool (Royaume-Uni) ont révélé que là encore, c’est dans l’endosome que tout se joue.
Dans la membrane cellulaire, l’IFNAR, couplé à une enzyme (ici TYK2), est associé à la protéine STAM, qui le rend inactif. Lorsque l’interféron alpha s’y lie, le récepteur, son enzyme et STAM pénètrent dans un domaine spécifique de l’endosome. Là, une autre protéine, nommée Hrs, se charge d’attirer à elle la protéine STAM, levant ainsi l’inhibition du récepteur. Celui-ci peut alors activer TYK2 et déclencher ainsi la voie de signalisation JAK/STAT.
En revanche, lorsqu’un interféron bêta se lie à l’IFNAR, celui-ci ne se rend pas dans la même zone de l’endosome et l’activation de la voie JAK/STAT ne dépend alors pas du même mécanisme. « Notre travail a porté sur l’IFNAR couplé. Or dans le cancer par exemple, ces voies de signalisation sont souvent hyper activées. Ces molécules qui agissent à l’intérieur de la cellule pourraient constituer une cible thérapeutique intéressante pour réduire leur activité », ajoute Christophe Lamaze.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Un capteur bon marché détecte le cancer ou le VIH depuis chez vous en auto-test
Des chercheurs du MIT ont mis au point un capteur électrochimique, au coût d’à peine 50 centimes, qui détecte des gènes spécifiques aux maladies et se conserve jusqu’à deux mois à température ...

Cancer ORL : une avancée majeure pour réduire les risques de récidive
Selon une récente étude américaine, le pembrolizumab (Keytruda), administré avant et après une intervention chirurgicale pour compléter le traitement adjuvant, améliore les réponses et la survie des ...

L'épigénétique permet d'activer et d'inhiber des souvenirs
Nos expériences laissent des traces dans le cerveau, stockées dans de petits groupes de cellules appelés "engrammes". On pense que ces engrammes contiennent l’information d’un souvenir et sont ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :