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Une nouvelle technique de détection de cancer pourrait bientôt remplacer le prélèvement de tissus

Les chercheurs de l’Université de l'Illinois (Etats-Unis) ont mis au point une technique rapide, peu coûteuse mais sensible, pour détecter et compter les microARN associés au cancer. Grâce à cette nouvelle méthode, baptisée PRAM - Photonic Resonator Absorption Microscopy - il est également possible de dénombrer les minuscules fragments de molécules messagères qui sont exsudés des cellules et peuvent être détectés dans le sang ou le sérum, avec une résolution suffisante pour compter chaque molécule.

Son développement, qui le rapproche de celui de la biopsie liquide, détecte la présence de cellules cancéreuses dans l'organisme par l'analyse d'un petit échantillon de sang ou de sérum. Cette technique serait susceptible de remplacer le prélèvement de tissu invasif, couramment utilisé pour le diagnostic.

Pour le professeur de génie électrique et informatique de l’Illinois Brian Cunningham, « les cellules cancéreuses contiennent des mutations génétiques qui leur permettent de proliférer de manière incontrôlée et d'échapper au système immunitaire, et certaines de ces mutations se retrouvent dans les micro-ARN. Il existe des molécules de micro-ARN spécifiques, dont la présence et la concentration sont connues pour être liées à l'agressivité de certains types de cancer. Elles sont donc connues comme des biomarqueurs qui peuvent être la molécule cible d'un test de diagnostic ».

La PRAM permet de compter les biomarqueurs microARN. Le test de cette nouvelle technique a été effectué en collaboration avec le professeur Manish Kohli, du Moffitt Cancer Center en Floride, sur deux micro-ARN connus pour être des marqueurs du cancer de la prostate. Dans l'étude, les scientifiques ont constaté que la nouvelle PRAM était suffisamment sensible pour détecter de petites quantités de biomarqueurs du cancer présents dans le sérum d'un patient.

Comme le souligne Nantao Li, co-premier auteur, « Un des principaux défis de la biodétection est de maintenir la sensibilité et la sélectivité en même temps. Nous voulions qu’elle soit suffisamment sensible pour détecter de très petites quantités, mais nous ne voulions pas qu'elle détecte tous les ARN dans le sang. Nous voulions que cette séquence spécifique soit notre cible ».

Les résultats ont établi que la PRAM possédait les deux qualités, en combinant une sonde moléculaire et un capteur à cristal photonique. Grâce à cela, elle fonctionne avec le micro-ARN désigné et peut également se lier à un biomarqueur cible. Elle peut ensuite produire un signal visible au microscope en liant l'extrémité exposée de la sonde au capteur, qui peut être compté par le chercheur.

Selon les chercheurs, la nouvelle technique est compatible avec les plates-formes de microscopie existantes, et peut aussi être adaptée à différents micro-ARN ou autres biomarqueurs. Pour Brian Cunningham, « cette méthode relance l'idée d'effectuer une biopsie liquide pour les molécules à faible concentration liées au cancer. Cette avancée démontre qu'il est possible d'avoir une méthode peu coûteuse qui soit suffisamment sensible pour ne nécessiter qu'une goutte de sang. Les résultats du test pourraient indiquer au médecin si une chimiothérapie est efficace, si le cancer d'une personne développe de nouvelles mutations le rendant résistant à un médicament, ou si une personne qui a déjà été traitée pour un cancer est en rémission ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PNAS

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