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Un nouveau protocole de dépistage pourrait améliorer la détection du cancer de la prostate
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Un nouveau protocole de dépistage en trois phases comprenant un test PSA, un panel des quatre kallicréines et une IRM, semble améliorer le taux de détection du cancer de la prostate chez les hommes invités à participer à ce dépistage par rapport à ceux qui n'y sont pas invités, selon les résultats préliminaires de l'essai clinique randomisé finlandais ProScreen qui a été publié en ligne dans le JAMA, et accompagné d'un éditorial. En France, le dépistage systématique du cancer de la prostate n’est pas recommandé. En revanche, la détection précoce peut s’envisager chez des hommes chez lesquels l’incidence de la maladie est significativement élevée, c’est-à-dire les hommes âgés de 50 ans voire 40 ans, a fortiori s’ils ont des antécédents familiaux de cancer de la prostate ou sont d’origine Africaine ou Afro-Caribéenne.
Le test PSA est controversé, en grande partie parce qu'il détecte souvent un cancer de la prostate qui n'est pas cliniquement pertinent et qu'il peut mener à un surtraitement des hommes atteints d'une maladie de bas grade. L'essai ProScreen en cours a évalué une intervention de dépistage visant à réduire les diagnostics inutiles de cancer de la prostate tout en détectant les cancers pertinents et en réduisant la mortalité due au cancer de la prostate.
Les chercheurs, le Docteur Anssi Auvinen de l'Université de Tampere en Finlande et coll., ont identifié tous les hommes âgés de 50 à 63 ans résidant dans les villes d'Helsinki et de Tampere, en Finlande en 2018. Ils ont exclu les patients qui avaient déjà eu un cancer de la prostate et ainsi randomisé 60 745 hommes éligibles pour les inviter à participer à une intervention de dépistage en trois phases (n = 15 201) ou à faire partie d'un groupe témoin qui n'a pas été invité à se faire dépister (n = 45 544). Le groupe témoin représente la pratique actuelle : pas de dépistage systématique dans la population générale.
Le groupe de dépistage qui a accepté de participer a d'abord eu un test PSA. Ceux dont le PSA était ≥ 3,0 ng/mL ont ensuite réalisé un test des quatre kallicréines pour identifier le cancer de la prostate de haut grade. Ceux dont le score de risque du panel kallikréine était égal ou supérieur à 7,5 % ont bénéficié d’une IRM de la prostate. Des biopsies ciblées ont été réalisées chez ceux dont l'IRM révélait des anomalies de la glande prostatique. La plupart des patients dont l'IRM était négative n'ont pas été recommandés pour une biopsie systématique.
Parmi les 7 744 hommes invités qui ont accepté le protocole de dépistage en trois phases (51 %), 209 (2,7 % de l'ensemble des participants au dépistage) ont subi une biopsie transrectale ciblée de la prostate. Dans l'ensemble, 136 des biopsies (65 %) ont détecté un cancer – 32 cancers de la prostate de bas grade et 128 de haut grade, soit des taux d'incidence cumulés de 0,41 % et 1,65 %, respectivement.
Au cours d'un suivi médian de 3,2 ans chez les 7457 hommes invités qui ont refusé le dépistage, sept cancers de la prostate de bas grade et 44 de haut grade ont été détectés (taux d'incidence cumulée de 0,1 % et 0,6 %, respectivement). Parmi l'ensemble du groupe invité au dépistage, 39 cancers de la prostate de bas grade (incidence cumulée, 0,26 %) et 172 cancers de la prostate de haut grade (incidence cumulée, 1,13 %) ont été détectés. Parmi les hommes du groupe témoin, 65 cancers de la prostate de bas grade ont finalement été identifiés et 282 de haut grade.
La différence de risque entre le groupe invité au dépistage et le groupe témoin était de 0,11 % pour les cancers de bas grade et de 0,51 % pour les cancers de haut grade. Par rapport au groupe témoin, l'intervention a permis de détecter un cancer de la prostate de bas grade supplémentaire pour 909 hommes invités au dépistage et un cancer de la prostate de haut grade supplémentaire pour 196 hommes invités.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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