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Une molécule qui aide le système immunitaire à mieux combattre le cancer
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Des chercheurs de l’Université du Texas Southwestern ont développé une nouvelle immunothérapie visant à épuiser efficacement les cellules immunosuppressives (Tregs) à l'intérieur des tumeurs, ce qui permet au système immunitaire de combattre les tumeurs sans avoir besoin de devenir hyperactif.
Depuis des dizaines d’années, les chercheurs savent que le système immunitaire joue non seulement un rôle clé dans la lutte contre les cancers grâce à l'action directe des cellules T tueuses et d'autres composants, mais aussi par le biais de cellules appelées cellules T régulatrices (Treg). Ces Tregs aident à réguler la réponse immunitaire en empêchant différentes cellules immunitaires de devenir hyperactives et de provoquer des réactions auto-immunes néfastes. Cependant, ces Tregs s'accumulent également dans les tumeurs, les protégeant des attaques immunitaires.
Une molécule à deux bras ou « à 2 coups » parvient à épuiser et éliminer ces cellules protectrices du cancer et va donc permettre de nouvelles immunothérapies du cancer. « La molécule en question élimine efficacement ces cellules Tregs immunosuppressives à l'intérieur de la tumeur -plutôt que dans tout le corps-, permettant alors au système immunitaire d’attaquer la tumeur sans provoquer de réponse auto-immune nocive », résume l’auteur principal, le Docteur Yang-Xin Fu, professeur de pathologie, immunologie et radio-oncologie à UT Southwestern.
Les Tregs maintiennent un équilibre de 2 protéines de surface – CTLA-4 et CD47 – qui diffusent respectivement des signaux « mange-moi » et « ne me mange pas » aux phagocytes qui contrôlent les Tregs, expliquent les chercheurs. Des tentatives d’immunothérapie ont cherché à augmenter le signal « mangez-moi » ou à diminuer le signal « ne me mangez pas » pour réduire les Tregs dans les tumeurs. Cependant, chaque stratégie présente des inconvénients : l'augmentation du signal « mangez-moi » a des effets systémiques qui stimulent l'auto-immunité, tandis que la diminution du signal « ne me mangez pas » n’apparaît efficace que pour le traitement des cancers du sang, tels que les leucémies.
La molécule en question est dite « à deux bras » car elle peut simultanément augmenter le signal « mange-moi » et bloque le signal « ne me mange pas ». Injectée dans des souris modèles de cancer du côlon, la molécule élimine les Tregs dans les tumeurs sans affecter celles présentes dans le reste du corps, ce qui évite les réactions auto-immunes incontrôlées. La molécule finit par réduire le nombre de Tregs au point que les tumeurs sont considérablement réduites. La stratégie fait ainsi ses preuves d’efficacité chez la souris porteuse de cancer du poumon (tumeur du poumon humain), ce qui laisse espérer que cette approche se montre également efficace chez l'Homme.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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