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Mélanome : de nouvelles pistes thérapeutiques
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Notre système immunitaire peut défendre naturellement notre organisme contre certaines tumeurs, sous réserve de ne pas être inhibé par certains mécanismes qui mettent ces tumeurs en situation d'"échappement immunologique". Cette problématique vient d'être étudiée dans le cas du mélanome métastatique. Elle aboutit aujourd'hui à proposer de nouvelles stratégies thérapeutiques. L'incidence du mélanome a doublé en dix ans. On compte aujourd'hui environ 8000 nouveaux cas chaque année en France et 50% des mélanomes de plus de 1,5 mm d'épaisseur évolueront vers un mélanome métastatique, quasiment incurable. Ce travail a été mené par Manuelle Viguier sous la direction de Laurent Ferradini dans l'Unité de Biologie Moléculaire du Gène* (Institut Pasteur-Unité Inserm 277) dirigée par Philippe Kourilsky, en collaboration avec Hervé Bachelez (Service de Dermatologie et Unité Inserm 532 à l'hôpital Saint-Louis). Les chercheurs ont étudié une série de malades souffrant de mélanomes métastatiques touchant les ganglions. Elles ont permis de démontrer que certaines cellules du système immunitaire, les lymphocytes Treg (pour "régulateurs") agissaient comme un frein majeur sur les défenses naturelles de l'organisme contre les cellules tumorales. En effet, au niveau des ganglions métastatiques, plusieurs éléments du système immunitaire (certains lymphocytes T) sont bien présents pour enclencher une défense active contre la tumeur, mais sont inhibés, principalement par les Treg. Les Treg ont normalement pour fonction de freiner les réponses immunitaires et d'empêcher dans l'organisme les phénomènes d'auto-immunité, en d'autres termes d'éviter que le système immunitaire ne se retourne contre nos propres cellules, les cellules du "soi". Ils sont aussi susceptibles, sur le site de la tumeur, d'empêcher les défenses immunitaires d'éliminer celle-ci. Ces travaux ont démontré que ces cellules sont en effet deux fois plus présentes dans les ganglions métastatiques que dans les ganglions sains ou dans le sang des patients atteints de mélanome. Les chercheurs concluent donc qu'une immunothérapie efficace contre le mélanome métastatique devrait passer par la suppression des Treg. Leur hypothèse est confortée par des expériences antérieures menées sur des modèles animaux de tumeurs ayant montré que la délétion des Treg (par des anticorps bloquants), associée à une immunothérapie, permettait de guérir définitivement ces animaux de leurs tumeurs. Suite à ces résultats, l'objectif clinique est désormais, pour les chercheurs, de mettre en place un essai thérapeutique afin de confirmer cette hypothèse in vivo.
Inserm: http://www.inserm.fr/servcom/servcom.nsf/(Web+Startup+Page)?ReadForm&actualite
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- Publié dans : Médecine
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