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Maladie du charbon : vers de nouveaux médicaments plus efficaces

Deux équipes de chercheurs américains viennent de mettre en évidence les mécanismes permettant à la toxine de la maladie du charbon de pénétrer à l'intérieur des cellules humaines puis d'éviter les attaques lancées par le système immunitaire. Ces recherches pourraient déboucher sur de nouvelles approches, voire de nouveaux médicaments, permettant de traiter la maladie du charbon, estiment les deux équipes dans la revue scientifique britannique Nature. Compte-tenu du contexte international, l'hebdomadaire a décidé d'avancer de deux semaines la date de publication des deux articles. L'équipe conduite par John A.T Young, de l'université de Madison (Wisconsin) a découvert l'existence d'un récepteur situé sur la surface des cellules humaines à partir duquel la toxine les envahit : une partie de la toxine, un antigène protecteur (PA) se fixe sur ce récepteur puis pénètre à l'intérieur de la cellule. Les chercheurs ont cloné ce récepteur et constaté qu'il collait parfaitement à l'antigène protecteur. Ils ont aussi constaté qu'une version soluble de ce récepteur de PA absorbait la toxine et protégeait donc les cellules. Cette recherche "permet d'espérer le développement de nouvelles approches pour traiter la maladie du charbon", écrivent les auteurs des travaux. Dans un autre article, Robert Lliddington de l'Institut Burnham, à La Jolla (Californie), montre comment une autre partie de la toxine, le facteur mortel (lethal factor, LF), semble capable, au début de l'infection, de réduire ou de retarder la réponse immunitaire puis, à des stades plus avancés de la maladie, de provoquer la "lyse" (la fragmentation et la désintégration) des macrophages chargés de la défense de l'organisme. Ces observations montrent, selon les chercheurs, que cette protéine est "cruciale dans la pathogénèse" de la maladie et qu'elle pourrait constituer une cible de choix pour des agents thérapeutiques capables de bloquer l'activité du LF et donc de laisser les macrophages faire leur travail de nettoyage du sang. La maladie du charbon, qui a probablement tué trois personnes aux Etats-Unis et au total touché onze personnes, peut se transmettre par inhalation, par contact cutané ou par ingestion. L'inhalation est le mode de transmission privilégié du bacille du charbon. Une fois inhalées, les spores - la carapace dans laquelle se protège le bacille - vont se loger dans les alvéoles pulmonaires puis passent dans les ganglions du thorax où elles se réveillent, se multiplient et produisent des toxines qui, à leur tour, se propagent, jusqu'au cerveau. Si elle n'est pas traitée la maladie - qui ne se transmet pas d'homme à homme - est mortelle, dans 90 % des cas. Son incubation peut prendre jusqu'à deux mois et les premiers symptômes - fièvres frissons, douleurs musculaires - ressemblent à une grippe ou une bronchite.

Nature : http://www.nature.com/nsu/011025/011025-9.html

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