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Lutter ensemble contre la mort subite cardiaque

On estime aujourd'hui que la mort subite tue, chaque année, environ 50 000 personnes en France, 400 000 en Europe et 300 000 aux Etats-Unis. D'une manière générale, les spécialistes estiment que la mort subite correspond à près de 60 % de la mortalité d'origine cardiaque. Alors qu'il y a quelques années on parlait de mort subite pour des décès survenant dans les vingt-quatre heures qui suivaient un accident médical ayant conduit à un arrêt cardiaque fatal, ce délai a été réduit, ces dernières années, à moins d'une heure entre le début de la maladie terminale et la mort. Quels sont les symptômes qui doivent faire immédiatement penser à la mort subite ? Le malade ressent généralement une très vive brûlure accompagnée d'une forte sensation de serrement au niveau du thorax. Il est pâle, couvert de sueur, sujet à une profonde angoisse tout en restant silencieux. Si rien n'est entrepris, il sombre rapidement dans un état d'inconscience, puis arrête de respirer. Sans réanimation, son cerveau, privé d'alimentation sanguine, est le siège de graves lésions au bout de quatre minutes et la mort survient généralement après dix minutes. Cette mort subite peut, schématiquement, être due à une défaillance du muscle cardiaque, à un infarctus massif du myocarde privant le coeur de tout apport sanguin, ou encore à des désorganisations brutales du rythme cardiaque dénommées " tachycardie " ou " fibrillation ventriculaire ". Pour les spécialistes c'est cette dernière cause qui est, de loin, la plus fréquemment rencontrée et c'est, parmi les trois, la seule qui soit réversible, sous réserve qu'une réanimation puisse être mise en oeuvre en urgence. De tels troubles du rythme cardiaque peuvent avoir diverses origines. Ils résultent le plus souvent d'une interaction entre une pathologie cardiaque déjà existante (le plus souvent une affection coronarienne exposant au risque d'infarctus), l'apparition d'un mécanisme perturbateur du rythme lié ou non à un facteur déclenchant comme l'action d'un médicament ou la survenue d'un stress. L'amélioration spectaculaire des techniques diagnostiques de la cardiologie offre aujourd'hui aux spécialistes de cette discipline les moyens de dépister les personnes qui sont plus exposées que les autres au risque de mort subite. Parmi ces technologies, les spécialistes de cardiologie et de rythmologie soulignent l'avancée majeure que constitue, selon eux, la mise au point et la diffusion des défibrillateurs semi-automatiques (DSA). Ces appareils, qui sont conçus pour être utilisés par des personnes n'étant ni cardiologues ni médecins, permettent de délivrer en temps voulu un choc électrique qui, chez une personne à très haut risque de mort subite, permettra de traiter la fibrillation ventriculaire et de retrouver un rythme cardiaque normal. En d'autres termes, ces dispositifs offrent la possibilité de gagner les quelques minutes vitales qui séparent l'accident initial de l'arrivée des secours médicalisés et du transport dans une unité de soins cardiaques intensifs. Ce sont ces gestes qui peuvent, aujourd'hui, être complétés par l'usage des défibrillateurs semi-automatiques. Un travail conduit par l'équipe du SAMU et des sapeurs-pompiers de Lyon à partir de l'utilisation de ce type d'appareil et portant sur 66 cas de fibrillation ventriculaire a montré que la moitié des malades avait pu retrouver un rythme cardiaque normal, 27 d'entre eux ayant été admis en unité de soins intensifs et 14 étant vivants un mois après leur accident initial, dont 12 sans séquelles neurologiques graves.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2077-44229-QUO,00.html

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