Le lien entre forêts et précipitations mieux compris
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La déforestation a-t-elle pour conséquence une réduction ou une augmentation des précipitations ? La question restait fortement débattue et mal tranchée. David Ellison, de l'Université suédoise des sciences de l'agriculture, et deux collègues viennent de publier une étude de synthèse qui conclut au rôle positif des forêts pour la disponibilité de l'eau.Selon une partie des spécialistes, les couverts forestiers constituent des zones qui absorbent de l'eau au détriment de l'utilisation qui peut en être faite en aval (agriculture, énergie, industrie, foyers domestiques), puisque chaque arbre consomme de l'eau. D'un autre côté, avancent d'autres spécialistes, l'évapotranspiration fournit de l'eau à l'atmosphère, facilite son transport à travers les continents et favorise les précipitations aux échelles locales, régionales et globales. Lequel des deux camps a raison ?
L'étude suédoise met en relief le fait que le premier camp, celui pour lequel les forêts constituent une demande en eau, est représenté par des travaux réalisés à l'échelle locale, tandis que le second, pour lequel les forêts constituent une offre en eau, est représenté par des travaux à des échelles plus vastes (régionales). Ainsi, soulignent D. Ellison et ses collègues, des problèmes méthodologiques, liés à l'échelle spatiale étudiée, sont à l'origine des désaccords entre les deux camps. L'analyse qu'ils effectuent aboutit à la conclusion que la déforestation est globalement défavorable aux précipitations, et que la reconstitution du couvert forestier leur est au contraire favorable, même si localement un effet inverse peut être observé.
L'étude suédoise montre que l'évapotranspiration par les végétaux contribue fortement aux précipitations sur les régions continentales. Plus précisément, cette contribution de l'évapotranspiration est de l'ordre de 1,4 à 1,8 fois plus importante que celle de l'évaporation de l'eau des océans. Pour D. Ellison et ses collègues, ces résultats indiquent que l'évapotranspiration est généralement sous-estimée dans les représentations du cycle de l'eau. Les politiques de gestion des ressources en eau ou de l'affectation des sols ainsi que les études climatologiques devraient donc en tenir compte...et deux collègues viennent de publier une étude de synthèse qui conclut au rôle positif des forêts pour la disponibilité de l'eau.
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- Publié dans : Climat
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