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L'Europe veut banaliser les "voitures intelligentes" pour sauver des vies

La Commission européenne a récemment vanté les mérites des "voitures intelligentes" dotées de systèmes de sécurité de pointe, indispensables selon elle pour réduire tant le nombre de morts que les encombrements routiers. Déterminée, la Commission est partie en campagne. Outre une sensibilisation accrue des citoyens, elle souhaite mobiliser Etats membres et constructeurs, jugeant notamment indispensable que ces dispositifs intelligents "passent plus rapidement des modèles haut-de-gamme aux modèles moins luxueux".

Avec 50 millions d'euros d'investissements annuels depuis 1998 pour la recherche dans ce secteur, "l'Union européenne est au moins aussi bonne, et peut-être plus avancée que les Etats-Unis et le Japon", jugeait une fonctionnaire de la Commission chargée du dossier. Selon Bruxelles, la banalisation de ces voitures intelligentes devrait permettre de régler trois problématiques liées à la circulation routière. Non seulement elle fera baisser en flèche le nombre d'accidents de la route, mais elle entraînera également une réduction des embouteillages et des émissions polluantes.

La congestion touche actuellement 10 % du réseau routier européen. Elle coûte 50 milliards d'euros par an, soit 0,5 % du produit intérieur brut (PIB), un chiffre qui pourrait même grimper à 1 % du PIB d'ici 2010. Des études montrent en outre que plus de 50% de la consommation de carburant résultent des encombrements routiers ou d'une conduite inadaptée. En 2002, 26 % de l'énergie consommée dans l'Union européenne l'a été dans les transports routiers.

La sécurité des personnes reste toutefois l'enjeu majeur d'une telle initiative, d'autant que Bruxelles s'est fixée pour objectif de réduire de moitié le nombre de morts sur les routes d'ici 2010. Aujourd'hui, on dénombre plus de 40.000 décès par an et 1,4 million d'accidents, dont 93 % dûs à une erreur humaine. Selon la Commission, les technologies permettant d'éviter les collisions par l'arrière pourraient permettre par exemple de diminuer le nombre d'accidents de 4.000 par an dans l'UE, et ce si seulement 3 % des véhicules en étaient équipés d'ici 2010.

Quant aux systèmes qui détectent et réveillent les conducteurs somnolents, ils pourraient permettre d'éviter 30 % des accidents mortels sur autoroute et 9 % du total des accidents mortels. Un autre dispositif intelligent, le eCall, peut même appeler automatiquement les services d'urgence en cas d'accident. Cette intervention plus rapide des secours pourrait faire baisser de 5 à 15% le nombre de morts, réduire le temps perdu dans les embouteillages de 10 à 20 % et réaliser des économies de plusieurs milliards d'euros.

Si l'utilité des systèmes embarqués n'est plus à démontrer, ils demeurent méconnus et la demande reste faible, regrette la Commission. Une enquête menée auprès de 2.800 conducteurs montre ainsi que 50 % d'entre eux ne savent pas à quoi correspond précisément le système de freinage ABS, qui limite le risque de blocage des roues. Plus de 20 ans après l'introduction de l'ABS, certains véhicules n'en sont toujours pas équipés. Quant aux dispositifs ESP, qui accroissent la maîtrise du pilotage en cas de chaussée glissante, ils n'atteignent un taux de pénétration du marché que de 40 %, dix ans après leur arrivée.

UE

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