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Le gouvernement américain veut lancer un nouveau réseau Internet "anti-terroriste"

Afin de communiquer de façon plus sûre, le gouvernement américain prépare le lancement prochain d'un nouveau réseau Internet sécurisé, baptisé GovNet. C'est le nouveau responsable chargé de lutter contre le cyber-terrorisme, Richard Clarke, nommé récemment par le président Bush, qui vient de le présenter officiellement. Ce réseau reliera toutes les agences de sécurité américaines, mais également les ministères - y compris le Pentagone - afin de permettre une meilleure circulation de l'information sensible, en particulier dans la lutte contre le terrorisme. Bien entendu, l'objectif de ce nouveau réseau sera d'apporter toutes les garanties de sécurité possibles à ses utilisateurs, c'est-à-dire faire en sorte que l'on ne puisse ni pirater les informations échangées, ni introduire des virus pour en altérer le contenu. En outre, Richard Clarke souhaite que ce réseau bénéficie des meilleures technologies disponibles et qu'il soit suffisamment bien conçu pour permettre, par exemple, la vidéoconférence. Déjà, dans la Silicon Valley, certains experts en sécurité doutent de la faisabilité réelle d'un réseau Internet entièrement sécurisé. "Il faudrait qu'il soit physiquement séparé de l'Internet public", explique ainsi Bruce Schneier, qui dirige l'une des principales entreprises de sécurité informatique de la région. Counterpane Internet Security surveille ainsi, à distance, quelques-uns des plus grands sites du web américain comme ceux de Microsoft ou de Hewlett-Packard. Et de fait, même si GovNet était physiquement indépendant du réseau Internet traditionnel, rien ne garantit encore qu'il serait totalement imperméable aux attaques de pirates décidés. C'est ainsi qu'un réseau déjà particulièrement protégé du Pentagone a été victime de virus, récemment, ainsi que l'a reconnu le ministère de la Défense lui-même. La difficulté principale tient à ce que les membres du réseau qui seraient autorisés à y accéder travaillent également - via l'Internet public - avec des administrés ou des contribuables, fait remarquer un autre expert en sécurité informatique. Il serait donc extrêmement difficile d'établir à la fois une cloison étanche entre les deux réseaux et faire en sorte que GovNet soit néanmoins pourvu des informations les plus récentes. Autre interrogation, ce nouveau réseau ne risque-t-il pas de faire double emploi avec un autre "super-Internet" en cours de développement, Internet 2 ? Celui-ci bénéficie déjà des meilleures technologies fournies par IBM, Cisco et des fournisseurs de technologies en fibre optique, et relie plusieurs centaines d'Universités et laboratoires. Hautement sécurisé lui-même, et physiquement indépendant d'Internet, il pourrait fort bien être adapté pour servir les ambitions de GovNet. Quoi qu'il en soit, il est certain désormais que l'Amérique se prépare à mettre des moyens financiers et techniques considérables au service d'une meilleure sécurisation d'Internet. Menaces terroristes ou pas.

Les Echos : http://hightech.lesechos.fr/

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