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La France a moins consommé d'énergie en 2003

Pour la première fois depuis neuf ans, la France a moins consommé d'énergie en 2003, en partie à cause de la faiblesse de la croissance mais aussi grâce à une amélioration des comportements, a annoncé le ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian. "La consommation finale énergétique (de la France) a baissé de 1,7%, à 159 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP)", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "L'année 2003 est à cet égard un record historique. La France n'aura jamais produit autant de richesse avec si peu d'énergie." Contexte économique, tensions internationales et conditions climatiques, avec notamment la canicule d'août dernier, ont cependant fait de 2003 une "année particulière", a-t-il admis. La baisse de la consommation énergétique s'explique par la faiblesse de la croissance, "ce dont personne ne peut se réjouir", mais aussi par des "effets structurels très prometteurs", a souligné Patrick Devedjian. Les transports enregistrent ainsi une baisse "historique" de leur consommation de 1,1%, à 49 MTEP, alors que celle-ci augmentait en moyenne de 2,1% par an depuis 20 ans. Cette baisse est notamment due à un meilleur respect des limites de vitesse par les conducteurs, a déclaré le ministre. La consommation des ménages et du secteur tertiaire, hors transports, a d'autre part baissé de 2% en 2003, à 68,2 MTEP - grâce, notamment, à l'amélioration de l'isolation des bâtiments - comme celle de l'Industrie (37,5 MTEP). La consommation de pétrole a baissé de 3,1% et retrouvé son niveau de 1994, à 93 MTEP. Celle de gaz a stagné à 40 MTEP pour la première fois après 17 ans de hausses soutenues. Seule la consommation d'électricité (+ 0,9%, à 115,3 MTEP) et, surtout, celle de charbon, en raison de la mobilisation des centrales thermiques pendant la canicule (+4,9% à 13,5 MTEP), ont crû. Parallèlement, les émissions de gaz carbonique ont été réduites d'environ 1,2% en France en 2003. Elles restent cependant supérieures d'environ 2,6% à celles de 1990, base de référence du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La flambée des prix du pétrole a cependant entraîné une augmentation de la facture énergétique française de 4,7% par rapport à 2002, à 22,7 milliards d'euros, soit 1,47% du PIB, bien qu'une part de 78% de l'électricité consommée en France ait été produite par des centrales nucléaires. Cette augmentation intervient après deux années de baisse (-5,5% en 2002 et - 2,5% en 2001). Facteur aggravant, la France a moins exporté d'électricité en 2003 qu'en 2002 (66 TWh au lieu de 76, soit 2,2 milliards d'euros, 500 millions de moins que l'année précédente). "Tout ceci confirme l'impérieuse nécessité de maîtriser nos consommations et de préserver notre indépendance énergétique", a déclaré Patrick Devedjian, à six jours d'un débat d'orientation énergétique à l'Assemblée nationale, le 15 avril. "La sécurité d'approvisionnement doit rester un impératif majeur de la politique énergétique française compte tenu de l'importance de notre facture énergétique et des tensions que nous commençons à percevoir sur la scène internationale." Le développement des énergies renouvelables (...) est en cours mais il faut avoir l'honnêteté de dire que ces énergies ne représentent aujourd'hui et ne représenteront sans doute demain qu'une part limitée de notre production. L'énergie nucléaire constitue dans ces conditions la seule alternative possible au recours aux importations de gaz et de fioul", a-t-il ajouté. La part des énergies renouvelables dans la consommation d'électricité a baissé à 15% en 2003, notamment en raison de l'effet négatif de la sécheresse sur la production hydroélectrique, "ce qui doit nous inciter à redoubler d'efforts pour atteindre l'objectif fixé (par l'Union européenne) de 21% en 2010", a précisé le ministre. Mais si le taux d'indépendance énergétique de la France se maintient "globalement" à 50%, c'est grâce au parc nucléaire, sans lequel la facture énergétique française serait augmentée de sept à 10 milliards d'euros, a-t-il cependant souligné.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/040409/85/3qmxh.html

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