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La France bétonne ses espaces naturels

La France convertit ses prairies, landes et forêts en maisons individuelles, jardins, routes et parkings à un rythme accéléré depuis une dizaine d'années. C'est ce qu'indique une étude de l'Institut français de l'Environnement (IFEN) publiée le 25 février. En 2000, 8 % du sol métropolitain étaient occupés par des bâtiments, jardins, pelouses, routes et parkings. Ces terrains "artificiels" semblent peser peu par rapport aux 27 % de forêts, 30 % de sols cultivés ou 20 % de prairies. Mais le grignotage par l'homme s'accélère au rythme de 1,6 % par an depuis 1992. L'habitat individuel, qui englobe à la fois les maisons mais aussi les jardins, pelouses, voies d'accès et parkings, a "consommé" en moyenne 330 km2 supplémentaires chaque année en France depuis 1992, contre 275 km2 annuels de 1982 à 1990. Les zones pavillonnaires (18.600 km2) occupent plus d'espace que le réseau routier (10.700 km2). La plus grande partie de ces terrains sont en fait des pelouses, témoignant de l'étalement urbain de plus en plus prononcé. Un étalement qui génère un gros besoin de transports, la construction de voies d'accès et de parkings, synonymes de bruit et de pollution de l'air. Les nouveaux terrains occupés par l'habitat et les routes (7.400 km2) sont pris en priorité sur des prairies (1.520 km2) dont le rôle de réservoir de "biodiversité" est bien connu. L'imperméabilisation des sols amplifie le risque d'inondations, en empêchant l'absorption de l'eau dans la terre et en favorisant son ruissellement en surface. Enfin, les zones aménagées fragmentent les espaces naturels, entravant les déplacements des animaux. Tous les départements français sont touchés, sauf les Alpes-de-Haute-Provence. En Ile-de-France, 21% des surfaces sont déjà artificielles, pour seulement 6% dans le Limousin. Mais le phénomène n'est pas forcément lié à la croissance démographique. En Dordogne, la population n'a cru que de 0,06% par an entre 1990 et 1999, mais un record de 170 km2 de terres ont été converties en surfaces bâties, pelouses et routes, du fait de l'essor des résidences secondaires.

IFEN : http://www.ifen.fr/

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