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Faire des neurones avec des poils
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Les moustaches de souris recèlent d'abondantes réserves de cellules souches. Localisées sous la peau, sur un petit renflement latéral du follicule pileux, ces cellules, baptisées ND-GFP, ont la faculté de se multiplier indéfiniment ou de se spécialiser en donnant différents types de tissus : de la peau, des cellules nerveuses et des muscles lisses. Cette découverte, publiée par l'Académie américaine des sciences, offre des perspectives thérapeutiques intéressantes avec la possibilité, à terme, de puiser dans le cuir chevelu d'un patient des cellules immunocompatibles capables de réparer tel ou tel organe défaillant. Véritable usine à fabriquer du poil ou du cheveu, le follicule pileux est une zone en perpétuelle activité rythmée par une alternance de phases de croissance et de repos. Sa régénération est assurée par ces fameuses cellules souches ND-GFP que l'équipe dirigée par Robert Hoffmann a étudiées à la loupe.
Il y a deux ans, ce petit groupe de chercheurs américains et japonais avait démontré que les ND-GFP produisaient de la nestine, une substance qui n'est produite que par les cellules neuronales primitives. Pour en avoir le coeur net, il les ont, cette fois-ci, isolées et cultivées in vitro. Au bout d'une semaine, ces cellules souches prélevées sur des poils de moustache de souris se transforment en neurones ainsi qu'en cellules gliales (astrocytes et oligodendrocites). Mais, après plusieurs mois, elles se différencient en cellules de peau, de muscles lisses et en mélanocytes, autrement dit en cellules pigmentaires qui donnent leur coloration aux cheveux ou à la peau. Enfin, ces cellules souches, implantées sous la peau de souris transgéniques mutantes dépourvues de poil, se transforment également en neurones. «Le fait que les ND-GFP peuvent former différents types de cellules après transplantation, aussi bien in vitro qu'in vivo, ouvre la voie à de possibles applications thérapeutiques», soulignent les auteurs. Reste à montrer que les poils ou les cheveux humains sont dotés de cellules souches aussi polyvalentes.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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