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La stimulation cérébrale profonde est efficace contre certaines formes de dépression
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Environ 30 % des patients souffrant d'une dépression majeure résistent aux différents traitements. Mais des chercheurs de l'hôpital universitaire de Fribourg, de l'université de Bonn (Allemagne) et de l'université John Hopkins de Baltimore (Etats-Unis) ont montré que la stimulation cérébrale profonde (SCP), qui consiste à implanter une électrode de stimulation dans le cerveau du patient pour en activer certaines zones, peut avoir une efficacité thérapeutique pour ces patients réfractaires aux autres traitements.
La SCP est bien connue maintenant pour traiter certains patients atteints de la maladie de Parkinson et s'est révélée efficace aussi contre les TOC. Aujourd'hui, une nouvelle indication est désormais à l'essai : la dépression majeure résistante.
La dépression majeure ou sévère est un état de tristesse aux symptômes définis qui persiste dans le temps (des mois, des années), avec des conséquences graves sur la personne touchée, son comportement, son humeur et sa santé. Sans traitement, les symptômes tendent à s’aggraver, le risque premier étant le suicide.
Lorsque la dépression majeure persiste malgré au moins deux traitements antidépresseurs successifs et l'aide de psychothérapies, elle est dite « résistante ». La stimulation magnétique transcranienne (externe), voire la sismothérapie (électrochocs) peuvent aussi n'avoir aucun effet. C’est pourquoi, en dernier recours, les chercheurs tentent une nouvelle approche : stimuler électriquement le cerveau, de l'intérieur.
"250 patients au total ont été traités ainsi lors d’essais cliniques, avec des stimulations dans trois différentes zones cérébrales" (le girus cingulaire, la capsule interne ou le noyau accumbens), explique Thomas Schlaepfer, co-auteur de l'étude, chercheur à l'hôpital universitaire de Fribourg. Une réponse significative (réduction des symptômes de plus de 50 %) a été atteinte dans plus de la moitié des cas après un an de stimulation. Mais de plus larges essais en double aveugle contre placebo ont ensuite échoué à prouver l’efficacité du traitement.
Peu convaincue, l'équipe allemande a donc choisi une autre cible à stimuler, une zone impliquée dans le système de récompense et qui serait efficace pour réduire la dépression : les deux branches « du faisceau antérieur du cerveau médian » (slMFB). Huit patients, âgés entre 32 et 55 ans au début du traitement, ont ainsi été implantés avec deux électrodes de stimulation délivrant un courant de 2,86 mAmpères dans la zone du slMFB. Les cas étaient graves au départ.
Dépressifs depuis 6 ans en moyenne, ils présentaient un minimum de 21 points sur l’échelle de dépression MADRS (dont le maximum est 24), ce qui leur avait valu près de 14 mois d’hospitalisation psychiatrique associés à une multitude de traitements (anti psychotiques, anticonvulsion, somnifères...) sans compter les séances de sismographie ou de stimulation magnétique transcranienne (14 en moyenne), sans effet.
Résultats : « Sept jours après la stimulation cérébrale profonde, l'ensemble de la cohorte a réduit de moitié le score MADRS » rapporte Thomas Schlaepfer. Entre 12 et 33 semaines, six patients ont bien répondu au traitement et quatre sont entrés en rémission. « Les résultats à long terme révèlent un effet stable jusqu'à quatre ans », se félicitent les auteurs dans la nouvelle publication.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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