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Une échographie pour le cerveau des nouveau-nés

C'est une première scientifique et médicale : une échographie d'un nouveau genre vient d’être utilisée pour visualiser l’activité vasculaire du cerveau de prématurés et de nouveau-nés. La technique, appelée neuroimagerie fonctionnelle par ultrasons, a été développée en 2009 à l’ESPCI à Paris dans l’unité INSERM 979 « Physique des ondes pour la médecine » dirigée par Mickael Tanter. Après des années d’essais sur l’animal, ces chercheurs, avec des cliniciens du service de réanimation néonatale de l’hôpital Robert Debré, viennent de prouver qu’elle peut être utilisée chez les bébés.

L’originalité de la méthode réside dans l’utilisation d’ultrasons dans une technologie d’imagerie à haute résolution (Doppler ultra-rapide). « L’IRM (imagerie par résonance magnétique) et la TEP (tomographie par émission de positrons) ont certains inconvénients. Il est nécessaire de déplacer l’enfant, ce qui n’est pas toujours possible, ou, pour la TEP, d'utiliser des agents de contraste ou des émissions ionisantes. L’avantage de l’échographie est qu'elle est plus simple à réaliser, directement au lit du patient, et moins coûteuse », explique Olivier Baud, ancien chef du service qui a conduit les recherches à l’hôpital Robert Debré.

L’échographie utilisée est révolutionnaire car elle fonctionne à une fréquence beaucoup plus élevée que l’échographie classique et permet une acquisition très rapide de l’image, et non couche par couche, à différentes profondeurs, qu’il faut reconstituer dans un second temps. Les capacités de cette méthode ont été confirmées en deux temps. "Nous avons d’abord visualisé chez des nouveau-nés en bonne santé les activités vasculaires liées aux différentes phases du sommei"l.

Dans un second temps, les chercheurs ont étudié la situation de deux nouveau-nés atteints de convulsions liées à une anomalie malformative du cortex. Les ultrasons se sont révélés aussi performants que l’électroencéphalographie, la technique de référence pour mesurer l’activité électrique du cerveau.

Les chercheurs espèrent pouvoir appliquer cette technique au diagnostic de convulsions constitutives ou de lésions cérébrales associées à des convulsions. « Nous pouvons aussi imaginer de suivre le fonctionnement cérébral dans différentes situations, comme des chutes de tension, des infections, des interventions de chirurgie » développe Olivier Baud. En recherche fondamentale, la technologie permettra de mieux décrypter les mécanismes de déclenchement de crises épileptiques ou encore le développement cérébral.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pour La Science

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