RTFlash

Dépression: la moitié des malades ne sont pas traités, selon des spécialistes

En dépit de leur fréquence (8 à 10 % de la population), les maladies dépressives sont insuffisamment prises en charge: la moitié d'entre elles ne sont pas traitées et beaucoup le sont insuffisamment. C'est le constat qu'ont dressé des spécialistes réunis jeudi à l'occasion du premier congrès annuel de l'Encéphale qui se tient à Paris jusqu'à vendredi. L'Encéphale est une revue médicale et psychiatrique française. Contrairement à ce que l'on croit trop souvent, on ne guérit pas toujours d'une dépression. "La maladie dépressive n'est pas une maladie aiguë qui ne surviendrait qu'une seule fois dans la vie", a déclaré jeudi le Pr Jean-Pierre Olié, co-président du Congrès de l'Encéphale, lors d'une conférence de presse. "C'est une maladie récurrente qui peut laisser des symptômes tels qu'une anxiété, des troubles du sommeil, une altération de l'estime de soi, et d'autant plus qu'elle est mal ou insuffisamment traitée". "Après un premier épisode dépressif, on a 50 % de risques d'en refaire un, et 70 % lorsqu'on en a fait deux", a ajouté ce psychiatre (hôpital Sainte-Anne, Paris). Maladie aux multiples expressions difficiles à diagnostiquer, la dépression est souvent "atypique" (plaintes somatiques par exemple). "Toute modification du comportement qui vient comme une cassure dans la vie d'un individu doit toujours faire penser à une dépression", a souligné le Pr Henri Lôo, co-président du Congrès et psychiatre (Hôpital Sainte-Anne). Dans le doute, les médecins généralistes et les psychiatres prescrivent un traitement antidépresseur. Dès lors qu'il soulage le malade, ce traitement permet de confirmer le diagnostic. Mais les médecins "font souvent l'erreur de prescrire un traitement léger et pas assez long". Or, "le traitement doit être adapté et pris suffisamment longtemps, sa bonne observance étant indispensable à la guérison", selon le Pr Lôo. En France, selon les chiffres de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 12.000 personnes se donnent la mort chaque année. "Soixante-dix pour cent de ces personnes présentaient des signes de depression" (lors de l'interrogatoire de l'entourage, NDLR), et la moitié d'entre elles avaient consulté leur médecin, notamment leur médecin de famille dans les semaines ou le mois précédant le geste suicidaire", a précisé le Pr Jean-Pierre Olié. "Aucun traitement ne leur avait été prescrit dans la majorité des cas". Les toxicomanies, les troubles schizophréniques et les recherches actuelles dans ce domaine ont par ailleurs été abordés au cours du Congrès.

AP : http://fr.news.yahoo.com/030109/5/2xedd.html

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top