RTFlash

La déforestation de l'Amazonie surveillée par télédétection

Le bassin amazonien, le plus grand massif forestier tropical du monde avec quelque 5,8 millions de km2, subit depuis plusieurs décennies une intense déforestation que des chercheurs viennent d'analyser en faisant appel à la télédétection, annonce l'IRD (Institut pour la Recherche et le Développement) jeudi dans un communiqué."Le croisement de données obtenues à des échelles et des dates différentes permet d'appréhender la taille des surfaces défrichées, leur diversité, ainsi que les dynamiques d'occupation des sols en Amazonie", précise le texte. Au Brésil, le total des surfaces défrichées est passé de 152.000 km2 en 1976 à 517.000 km2 vingt ans plus tard, soit l'équivalent en surface de la France métropolitaine. Phénomène complexe, la déforestation recouvre une réalité mouvante et diversifiée: elle résulte aussi bien de la demande accrue en terres agricoles, des besoins du commerce international du bois que de choix d'aménagement du territoire. Entre janvier 2000 et décembre 2002, les chercheurs de l'IRD ont mené une étude fondée sur des données de télédétection obtenues à partir de satellites et d'avions. Une démarche dite "hiérarchique descendante" souvent utilisée par les géographes, et appliquée pour la première fois en Guyane française. Elle consiste à analyser la couverture forestière amazonienne à l'aide d'une gamme complète d'outils prenant en compte les différentes échelles spatiales, depuis l'échelle régionale (plus de 2.000 km) jusqu'à l'échelle locale (quelques dizaines de kilomètres). Les chercheurs ont pu ainsi mettre en évidence la diversité des tailles des parcelles défrichées, depuis les grandes zones de déboisement que sont les fronts pionniers brésiliens jusqu'aux petites parcelles défrichées (d'un ha environ), les abattis en Guyane française. Parallèlement, ils ont traité une grande quantité de relevés de terrain et de données socio-économiques, afin de calibrer les observations aériennes ou satellites et les interpréter. Les abattis de Guyane correspondent à une occupation agricole spontanée et souvent momentanée, alors que les fronts pionniers, au Brésil, s'inscrivent dans une logique gouvernementale d'octroi et de "mise en valeur agricole" de l'espace forestier, à l'origine des défrichements et d'une occupation pastorale permanente.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/030306/202/32xu2.html

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top