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Comment expliquer la protection naturelle contre le SIDA ?
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Environ une personne sur 300 infectées par le virus du sida (VIH) reste en bonne santé sans avoir besoin de traitements. Comment ? C'est ce que tentent de découvrir les scientifiques depuis plus de dix ans. En étudiant ces « contrôleurs du VIH », ils espèrent comprendre les mécanismes de protection naturelle contre le virus, et ainsi trouver une piste pour un vaccin. Une vaste étude génétique permet aujourd'hui de mieux comprendre ces mécanismes : l'explication tiendrait notamment à de petites différences au niveau d'une protéine nommée HLA-B.
On savait déjà que les contrôleurs du VIH développent une forte réponse immunitaire contre le virus. Ils produisent des globules blancs qui reconnaissent et détruisent spécifiquement les cellules infectées par le VIH. Cela empêche la réplication de ce dernier, dont la quantité dans le sang reste très faible.
Mais comment une réponse immunitaire aussi efficace est-elle mise en place ? Pour le savoir, un consortium international de 300 chercheurs, « The international HIV controllers study », s'est donc constitué à l'initiative de Bruce Walker et de ses collègues, de l'hôpital général du Massachusetts à Boston, aux États-Unis. Le but : identifier des caractéristiques génétiques associées à ces mécanismes de protection naturelle.
Ils ont donc comparé les génomes de 1000 contrôleurs du VIH et de 2650 patients qui développeraient le sida s'ils n'étaient pas traités. Résultat : environ 300 différences génétiques, situées sur le même chromosome, sont associées à la protection. Les plus intéressantes sont situées au niveau du gène codant la protéine HLA-B. Grâce à cette protéine, les cellules immunitaires reconnaissent et détruisent les cellules infectées.
Or c'est au niveau de la région qui lui permet de remplir cette fonction que les différences génétiques observées entraînent de petits changements de forme et de structure. « Ces différences permettraient d'induire des réponses plus efficaces contre le VIH, explique Gianfranco Pancino, de l'unité régulations des infections rétrovirales à l'Institut Pasteur, à Paris. C'est une avancée remarquable dans la compréhension des mécanismes de la réponse immunitaire. »
« De précédentes études avaient suggéré que la protéine HLA-B pouvait être impliquée dans la protection naturelle contre le VIH, mais nous ne savions pas comment, ni quelles différences expliquaient la protection », remarque Bruce Walker. Toutefois, «ces différences génétiques n'expliquent pas la protection chez tous les contrôleurs du VIH, souligne Gianfranco Pancino. Il reste d'autres mécanismes à découvrir» .
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- Publié dans : Médecine
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