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La Chine et les Etats-Unis concluent un accord inattendu contre le changement climatique

Les États-Unis et la Chine ont conclu le 8 juin un accord historique visant à éliminer progressivement la production et l'usage des hydrofluorocarbures (HFC), des gaz plus nocifs, à quantité égale, que le CO2 en matière d'effet de serre.

Les HFC, principaux représentants de la famille des gaz fluorés, sont utilisés dans la réfrigération, la climatisation, ainsi que dans les aérosols. Ils ont été introduits depuis les années 1990 pour remplacer d'autres gaz aux mêmes propriétés, comme les chlorofluorocarbures (CFC) et les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), définitivement interdits par le protocole de Montréal de 1987 visant à protéger la couche d'ozone.

Le problème est que l'impact des HFC sur le climat est désastreux : ces gaz ont en effet un pouvoir de réchauffement plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2.

Sous l'effet de la croissance économique en Asie, les émissions de ces gaz progressent de près de 10 % par an et, à ce rythme, les HFC pourraient représenter 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales en 2050, contre 2 % aujourd'hui.

Une limitation globale des HFC pourrait potentiellement réduire de 90 gigatonnes les émissions en équivalent CO2 d'ici 2050, soit environ l'équivalent de deux ans d'émissions de tous les gaz à effet de serre, souligne la Maison Blanche dans son communiqué.

Cet accord sino-américain va en outre probablement faire boule de neige car la Chine veut convaincre l'Inde et le Brésil, principaux producteurs de ce type de gaz, d'aller vers leur suppression.

L'Union européenne pour sa part souhaite à réduire de deux tiers les émissions de gaz fluorés ainsi que de 80 % la quantité totale de HFC pouvant être vendue dans l'UE d'ici à 2030.

Mais, même si la presse américaine salue dans son ensemble cet accord, elle rappelle que la Chine est devenue  le plus gros émetteur mondial de CO2 (30 % des émissions mondiales) et qu'un Chinois émet à présent presque autant de CO2 qu'un Européen. La presse américaine souligne également que la Chine ne se donne guère les moyens pour atteindre son objectif d'améliorer d'au moins 40 % son intensité carbone.

Une  étude récente montre en effet que la Chine s'est fixée des objectifs de réduction d'émissions plus importants pour les provinces côtières (19 %) que pour les provinces de l'intérieur (10 %), bien moins développées. Mais les provinces du centre de la Chine sont responsables de 80 % des émissions chinoises de CO2, ce qui fait que les émissions globales de la Chine continuent à augmenter fortement.

Article rédigé par Gaël Orbois pour RT Flash

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