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Des chercheurs créent une puce mémoire moléculaire

Des chercheurs du constructeur informatique américain Hewlett-Packard ont annoncé avoir conçu une puce de mémoire informatique miniaturisée sur une surface d'un micron carré grâce aux nanotechnologies. En utilisant les propriétés électriques des molécules selon une technologie déjà brevetée, les scientifiques de HP ont réalisé cette puce mémoire d'une capacité de 64 bits dans un espace d'un millionième de millimètre. Les travaux des laboratoires de HP, qui restent encore au stade expérimental, représentent une avancée importante dans le processus de miniaturisation des puces mémoire, une évolution nécessaire pour gagner en coûts, en énergie et en vitesse de traitement. A l'heure actuelle, les mémoires informatiques produites industriellement utilisent de fins circuits de cuivre ou d'aluminium pour constituer des transistors gravés sur des films métalliques déposés sur des plaques de silicium. Au rythme actuel de miniaturisation, cette technologie trouvera ses limites physiques dans environ dix ans, quand les circuits seront devenus si fins qu'ils ne pourront plus conduire efficacement les électrons. En remplaçant les transistors électriques par des molécules polarisées, les mémoires franchissent une nouvelle étape. "La capacité et la performance peuvent être grandement améliorées en utilisant des commutateurs moléculaires", a expliqué R. Stanley Williams, directeur de l'unité Quantum Science Research au sein des laboratoires H-P Labs. Dans la puce mémoire contenant 64 bits de données, soit 64 couples de "1" et de "0" en langage binaire, chaque bit est constitué d'une ou plusieurs molécules enfermées entre deux grilles de fils en platine extrêmement fins. A chaque jonction des grilles, les molécules peuvent être placées en position "allumé" ou "éteint" grâce à un courant électrique dans les fils de platine. La combinaison de ces molécules "allumées" ou "éteintes" forme les "0" et les "1" de codage des données, lisibles en utilisant un courant de moindre voltage. "C'est la première démonstration que le calcul moléculaire et la mémoire peuvent travailler ensemble sur les circuits nanoscalaires", a précisé Williams. Autre amélioration apportée par les travaux des laboratoires HP, le processus de fabrication des mémoires. A l'heure actuelle, les puces mémoire sont produites selon une procédure de lithographie, qui consiste à graver couche après couche sur les plaques de silicium, ce qui prend des semaines, voire des mois. Les chercheurs HP ont mis au point une fabrication par impression qui permet de répliquer un modèle ou un moule sur des feuilles de silicium avec les technologies actuelles, permettant de diminuer fortement le temps de production, réduit à quelques minutes, sans avoir à changer les machines. De plus, la mémoire ainsi réalisée est "morte", c'est-à-dire qu'elle conserve les données inscrites même si elle ne reçoit plus d'énergie électrique car les molécules gardent leur position une fois le courant coupé. Ce type de mémoire pourrait donc remplacer la mémoire dite "flash" actuelle, une des plus coûteuses à produire. La capacité de stockage de ce type de puces mémoire reste toutefois trop faible pour espérer un passage rapide au stade industriel. Elle n'atteint aujourd'hui que 64 bits (8 octets), là où la plupart des ordinateurs modernes utilisent des mémoires d'une capacité de plus de deux milliards de bits (256 millions d'octets).

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/020909/85/2qqqr.html

Hewlett-Packard :

http://www.hp.com/hpinfo/newsroom/press/09sep02a.htm

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