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Des chercheurs belges développent un panneau solaire qui produit de l'hydrogène

L'équipe de Johan Martens, professeur de Chimie à la Faculté des bioingénieurs de la KUL, travaille depuis dix ans au développement d'un panneau solaire très spécial. Son principe : produire de l'hydrogène à partir de la vapeur d'eau présente dans l'air. Avec vingt panneaux, une famille devrait pouvoir être autonome en électricité et en chauffage pendant toute l'année.

La recette classique de production d'hydrogène nécessite de l'eau et de l'électricité. Environnementalement, on pouvait donc mieux faire. L'un des défis de ces dernières années était de produire de l'hydrogène d'origine renouvelable. C'est la grande avancée de cette invention louvaniste. Il existe par exemple déjà un immeuble autonome en énergie grâce à l'hydrogène à Nantes par exemple. Mais dans ce cas précis, des panneaux photovoltaïques produisent de l'électricité qui scinde la molécule d'eau en deux parties : l'hydrogène d'un côté, l'oxygène qui repart dans l'atmosphère. Quant à l'hydrogène, il peut être stocké et réutilisé comme électricité via une pile à combustible. La production d'hydrogène nécessite beaucoup d'énergie.

Les chercheurs belges, eux, ont développé un procédé qui utilise de l'air plutôt que de l'eau. "L'air contient de l'eau", explique Tom Bosserez, bioingénieur à la KUL. "L'air entre dans notre panneau. Au même moment, de l'énergie solaire arrive sur notre panneau solaire et transforme l'eau présente dans l'air en hydrogène qui ressort ici sur le côté". L'avantage du procédé, c'est qu'il est utilisable même dans les parties du monde où l'on manque d'eau. "Vous avez seulement besoin de la lumière du soleil et de la vapeur d'eau", explique Johan Martens, professeur à la Faculté des bioingénieurs de la KUL. "Et partout dans le monde vous avez de la vapeur d'eau dans l'air, même dans les endroits les plus secs au monde".

Le panneau produit 250 litres d'hydrogène en moyenne par jour. "Ensuite, vous devez stocker cet hydrogène dans un contenant pressurisé, comme vous le feriez avec du gaz naturel", explique Johan Martens. C'est comme du gaz naturel, sauf qu'on ne produit pas de gaz à effet de serre au moment où on l'utilise. Quand on utilise de l'hydrogène, cela recrée de l'eau. La particularité de notre invention, c'est qu'on produit de l'hydrogène au rythme du soleil, à des courants électriques beaucoup plus faibles. On optimalise donc chaque étape et on minimalise les pertes". Le panneau va être testé les deux à trois prochaines années, et le professeur Martens compte sur une commercialisation au terme de cette période d'essai.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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