Le changement climatique menace les forêts de plaine
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Publiés dans Nature d'octobre dernier, les résultats d'une étude menée par des chercheurs d'AgroParisTech, de l'Inra, de l'Université d'Aarhus (Danemark), du CNRS, de l'Université de Strasbourg et de l'Inventaire Forestier National, avec le soutien financier de l'Ademe et de la Région Lorraine, révèlent que les espèces végétales des forêts de plaine seraient peu réactives face au réchauffement climatique.
Aussi devraient-elles être particulièrement vulnérables au cours des prochaines décennies. Jusqu'à présent, les chercheurs s'étaient surtout intéressés aux espèces de montagne, celles-ci étant considérées comme plus vulnérables au réchauffement climatique. Ainsi, une étude réalisée en 2008 par des chercheurs d'AgroParisTech, de l'Inra et du CNRS avait montré que les plantes montagnardes avaient commencé à migrer en altitude, suite à l'augmentation de la température. Mais en comparant les changements de composition en espèces observés dans les communautés végétales de plaine à ceux des communautés de montagne, les chercheurs ont constaté que les premières sont moins réactives face au changement climatique, ce qui les rend évidemment plus vulnérables.
Selon les chercheurs, trois raisons principales peuvent expliquer ce manque de réactivité de la part des espèces de plaine. La première est que ces espèces sont plus adaptées aux températures chaudes donc plus tolérantes au réchauffement climatique. La seconde est qu'elles souffrent d'une plus grande fragmentation de leur habitat par rapport aux communautés végétales forestières de montagne. Les routes, les zones d'habitation et les champs cultivés constituent en effet autant de barrières à leur migration, des barrières que leurs modes de dispersion, par le vent ou via les animaux, ne leur permettent pas toujours de traverser.
La troisième de ces raisons, et sans aucun doute la plus préoccupante, est la distance à parcourir d'une génération à la suite pour retrouver un climat favorable à leur développement. Car si les espèces de montagne doivent en moyenne migrer sur 1,1 km, principalement vers les sommets, pour retrouver des conditions de température identiques à celles d'avant le réchauffement climatique, celles des plaines doivent migrer vers le nord sur des distances plus importantes - en moyenne 35,6 km - pour compenser un réchauffement similaire. Or les espèces herbacées forestières peuvent difficilement compenser la hausse de température observée en plaine par une migration naturelle sachant que la distance de dispersion excède rarement quelques centaines de mètres chaque année.
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- Publié dans : Climat
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