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Cancer de la prostate : un gène qui multiplie par vingt le risque !
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Des chercheurs du Johns Hopkins viennent de découvrir la première mutation génétique majeure associée à une augmentation spectaculaire, par 10 à 20, du risque de cancer de la prostate héréditaire. Cette découverte qui marque l’aboutissement d’une vingtaine d’années de recherche pour trouver un pilote génétique pour le cancer de la prostate, en particulier quand il frappe les hommes plus jeunes et décime des familles, est publiée dans l’édition du 12 Janvier du New England Journal of Medicine.
"C'est la première des principales variantes génétiques associée au cancer héréditaire de la prostate», explique le Docteur Kathleen A. Cooney, professeur de médecine interne et d’urologie, l’un des auteurs de l’étude. Ces chercheurs de l'université Johns Hopkins et de l'Université du Michigan constatent que les hommes héritiers de cette mutation ont un risque 10 à 20 fois supérieur de développer un cancer de la prostate.
Par ailleurs, même si elle ne concerne directement que les formes héréditaires, cette recherche apporte d'importants indices sur la façon dont le cancer se développe d’une manière générale et contribue à identifier une typologie d’hommes qui pourraient bénéficier d'un dépistage supplémentaire ou plus précoce. En particulier dans le contexte actuel où le principe d’un dépistage de masse à 50 ou 60 ans est fortement remis en cause.
Pour cette étude, les chercheurs ont collaboré avec le Translational Genomics Research Institute (TGen) à Phoenix (Arizona) afin de bénéficier des dernières technologies pour l’analyse génomique de plus de 200 gènes dans une région du chromosome humain appelée 17q21-22. Cette région du chromosome et son lien éventuel avec le cancer de la prostate avait été identifié par des chercheurs de l'Université de Caroline du Nord. Des échantillons ont été prélevés sur de jeunes patients atteints de cancer de la prostate appartenant à 94 familles présentant de multiples cas de la maladie entre pères et fils ou entre frères.
La mutation du gène HOXB13 : Il se trouve que les membres de 4 familles différentes présentaient la même mutation dans le gène de HOXB13, qui joue un rôle important dans le développement de la prostate au stade fœtal et sur sa fonction plus tard dans la vie. La mutation s’est avérée présente chez tous (18) les hommes ayant un cancer de la prostate dans ces familles.
Les chercheurs ont ensuite vérifié la présence de cette mutation du gène HOXB13 sur 5.100 hommes traités pour un cancer de la prostate. La mutation a été identifiée chez 72 hommes, soit 1,4 % des patients touchés. Cette mutation est spécifique, car sur un groupe témoin de 1.400 hommes « sains », elle n’est présente qu’une seule fois. "Nous constatons que la mutation est significativement plus fréquente chez les hommes ayant des antécédents familiaux et dans le cadre de diagnostics précoces avant 55 ans ».
Des tests génétiques pour toutes les formes héréditaires de cancer de la prostate ? L’objectif des chercheurs est de poursuivre les études pour développer des tests génétiques qui « couvriraient » toutes les formes héréditaires de la maladie. La prochaine étape sera de développer un modèle de souris présentant cette mutation pour voir si la mutation provoque systématiquement le développement du cancer de la prostate.
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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