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Vers un vaccin nasal efficace contre la coqueluche

Les vaccins utilisés actuellement contre cette infection respiratoire permettent de prévenir l’apparition des symptômes mais n’empêchent pas la transmission bactérienne entre individus, ni l’infection qui en résulte. Ainsi, malgré les taux élevés de vaccination, les épidémies de coqueluche persistent partout dans le monde. Pour pallier cela, un nouveau vaccin appelé BPZE1 a été développé et breveté par une équipe de l’Inserm et de l’Institut Pasteur de Lille. Son efficacité et sa tolérance chez l’adulte viennent d’être démontrées dans un essai clinique de phase 2.

BPZE1 est un vaccin vivant atténué ayant pour particularité de s’administrer par voie nasale. Cela permet de mimer les modes de transmission et de colonisation naturels de Bordetella pertussis au niveau des muqueuses respiratoires, ce qui pourrait empêcher la colonisation bactérienne des voies respiratoires et ainsi permettre de briser les chaînes de transmission.

L’essai clinique de phase 2 qui vient d’être publié a inclus 300 Américains adultes en bonne santé qui ont été répartis en 2 groupes : le premier a reçu une dose de BPZE1 par voie nasale et un placebo par voie intramusculaire, le second une injection intramusculaire du vaccin dCaT (diphtérie, coqueluche acellulaire et tétanos) et un placebo par voie nasale. Trois mois plus tard, la moitié des participants de chacun des deux groupes s’est vue administrer une dose de BPZE1 (afin de simuler une infection naturelle de manière atténuée), tandis que l’autre moitié a reçu le placebo intranasal.

L'étude montre que l’injection du vaccin dCaT par voie intramusculaire induit une sécrétion de marqueurs de l’immunité contre Bordetella pertussis uniquement au niveau sanguin tandis qu’avec BPZE1 par voie nasale on observe, en plus de l’immunité sanguine, une immunité consistante au niveau de la muqueuse nasale.

Dans les 28 jours suivant la simulation d’une infection naturelle, 90 % des participants ayant initialement reçu BPZE1 n’avaient aucune colonie bactérienne au niveau nasal et 10 % avaient une colonisation faible (moins de 260 colonies par mL de mucus). En comparaison, 70 % des patients vaccinés avec dCaT présentaient une colonisation bactérienne nasale importante (près de 14.325 colonies par mL). Concernant la tolérance, il n’a été constaté aucun effet secondaire notable dû à la vaccination pendant la durée de l’étude. Ce nouveau vaccin semble donc protéger les muqueuses d’une colonisation par Bordetella pertussis, ce qui pourrait être essentiel dans la prévention des épidémies de coqueluche.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

The Lancet

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