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La Belgique soigne à distance

Améliorer la qualité de vie et le traitement des malades, en transposant sur Terre les techniques utilisées dans l'espace pour les astronautes. Avec cette idée pratique, un projet pilote est développé à Bruxelles, avec un cocktail de solutions technologiques, thérapeutiques et scientifiques. Il s'agit du suivi et de l'assistance médicaux de patients à domicile, via Internet. Pour développer ce créneau de télémédecine à l'échelle humaine, trois entités travaillent en collaboration : l'hôpital Erasme, l'Université libre de Bruxelles et la firme belge Spacebel Informatique. Les bénéficiaires de cette expérience sont des transplantés pulmonaires et des personnes souffrant d'insuffisance respiratoire chronique ou d'asthme. " La médecine et les hommes ont beaucoup investi pour des patients aussi fragiles, explique le docteur Marc Estenne, responsable de ce programme à l'hôpital Erasme. Surtout dans les trois premiers mois après l'intervention, période où le poumon transplanté est très sensible au rejet. "Grâce à un spiromètre électronique portable, les patients échantillonnent quotidiennement leur fonction respiratoire. A la fin de la journée, ils connectent l'appareil de mesure au serveur de communication : un mécanisme de type Internet avec encryptage des données relié automatiquement vers l'hôpital. Au moment de la configuration du système, des clés sont attribuées au patient. Elles garantissent non seulement la confidentialité, mais aussi l'authentification des informations, une technologie assimilée au réseau santé social français. Le système est complètement transparent aux utilisateurs. Ils peuvent aussi bien se servir d'un ordinateur que d'une console de jeux branchée sur la télévision. Les fonctionnalités des appareils médicaux sont particulièrement limitées et extrêmement conviviales. Elles sont quasi automatiques et protégées contre les fausses manoeuvres afin d'optimiser les résultats. En fonction des données reçues grâce à un logiciel d'analyse, le médecin peut alors décider de modifier la configuration de l'instrument, le traitement du patient ou de demander à celui-ci de se rendre à l'hôpital. Toutes les informations des patients sont stockées et mises à la disposition des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles. Le projet est financé par les services fédéraux belges des affaires scientifiques, techniques et culturelles belges à un niveau d'environ deux millions de francs français. Sa réussite a validé le concept. Et ses responsables parlent désormais d'étendre les domaines d'application en cardiologie, d'améliorer le suivi des diabétiques ou encore l'examen des apnées du sommeil.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2060-43419-MIA,00.html

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