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Vers des transferts de données inviolables ?

En termes de sécurité informatique, la meilleure méthode d'encryptage de données est inutile s'il suffit à un pirate d'intercepter la clé en chemin. C'est à ce problème que s'est intéressé Jacob Scheuer, de l'Université de Tel Aviv. Il propose une méthode s'appuyant sur un laser à fibre ultra-long (UFL), soit un laser qui se propage via une fibre optique. Celui-ci génère aléatoirement une clé binaire (une suite de 1 et de 0) qu'il transmet sous forme de signaux lumineux et sécurise par l'utilisation d'un système de miroirs. "La sécurité du processus est assurée parce qu'une personne espionnant ce flux de données sera incapable de savoir si un signal laser correspond à un 1 ou à un 0", explique le scientifique à L'Atelier. En effet, pour chaque bit de données (1 ou 0) envoyé, l'expéditeur et le destinataire procèdent à un jeu de miroir. Ils en ont chacun deux à leur disposition - respectivement associés au signal 1 et au 0 - qu'ils vont choisir au hasard avant chaque envoi.

Lorsque les miroirs employés sont identiques, le signal est répercuté selon une longueur d'onde identifiable et est donc ignoré. A l'inverse, lorsque leurs choix sont complémentaires (c'est à dire correspondant à 1/0 ou 0/1), le signal sera transmis selon une longueur d'onde moyenne. Impossible à un observateur de déterminer quoi que ce soit en mesurant celle-ci. "A l'inverse, l'expéditeur et le destinataire légitimes peuvent déduire de leur propre choix quel miroir a été sélectionné à l'autre extrémité", poursuit le chercheur.

Et donc si le signal correspond à 1 ou à un 0. Le processus se poursuit jusqu'à ce qu'une séquence suffisante ait été transmise : la clé. Celle-ci correspond donc à une séquence de choix de miroirs, moins tous les cas où le miroir sélectionné par l'envoyeur et le receveur était identique. Pour faire fonctionner son système, le chercheur israélien a développé son propre laser.

"Un laser à fibre conventionnel mesure quelques dizaines de mètres de long'', explique-t-il. "Celui que j'ai conçu mesure 200 kilomètres".

En investissant dans les infrastructures nécessaires, on pourrait même imaginer relier deux entités à plus de 4000 kilomètres de distance, sans perte de signal. Ce système serait, in fine aussi fiable que la cryptographie quantique mais bien moins onéreux.

Atelier

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