RTFlash

Un nez artificiel capable de flairer les substances dangereuses

La Fédération des industries allemandes (BDI) vient de remettre à Berlin le Prix technologique de l'industrie de défense au Centre de Recherche Corporate (CRC) d'EADS en Allemagne, en récompense du développement d'un « nez artificiel » fonctionnant tel un senseur analytique capable de flairer les plus infimes quantités de substance dangereuse. Ce nez artificiel est extrêmement sélectif, sensible et tout aussi rapide à détecter des explosifs, stupéfiants et autres gaz toxiques. Contrairement aux limiers électroniques existants, ce système combine la technologie d'un spectromètre de mobilité ionique (IMS) à celle du faisceau laser. Les domaines d'application de cette nouvelle technologie comprennent la sûreté aéroportuaire, la qualité de l'air, les détecteurs de mine, les diagnostics médicaux, ainsi qu'un large éventail d'autres utilisations pratiques venant combler les lacunes de la simulation du sens olfactif. Les principaux travaux qui ont conduit à cette technologie ont été réalisés dans le cadre du projet MILAN (miniaturized laser ion mobility spectrometer for analysis), parrainé par le ministère fédéral allemand de l'Education et de la Recherche. Actuellement, la technologie d'EADS est en cours d'expérimentation au titre des « systèmes de détection de matières dangereuses » dans le cadre du projet de recherche communautaire SAFEE (Sûreté des aéronefs dans le futur environnement européen).

Grâce au spectromètre de mobilité ionique, les gaz émis en permanence par les substances chimiques tels que les explosifs ou les stupéfiants, sont aspirés par un instrument de mesure. Ces gaz sont ensuite ionisés au moyen de faisceaux laser et convertis en particules électriquement chargées. Deux miroirs, entre lesquels le faisceau laser se réfléchit à l'infini, accentuent la sensibilité du « nez ». Grâce aux réfléchissements, un nombre bien plus grand de molécules de la substance examinée sont identifiées et le nez artificiel s'en trouve considérablement plus efficace. De cette façon, la présence de la substance recherchée dans l'échantillon peut être déterminée en une fraction de seconde. Cette nouvelle technologie permet d'effectuer une présélection en discriminant les substances inoffensives comme le parfum avant l'analyse proprement dite. A présent, les chercheurs veulent pousser encore plus loin la miniaturisation afin de permettre l'intégration dans des équipements portables, tout comme les détecteurs de métaux utilisés sur les aéroports. Ce nez artificiel pourrait être commercialisé d'ici trois ans.

NP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top