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De l'argile au médicament : un nouveau traitement contre les leucémies

Un nouveau traitement très prometteur des formes graves d'un cancer du sang de l'adulte, la leucémie myéloïde aigue, a été présenté dimanche à la Nouvelle Orléans (Louisiane) où se tient le 36ème congrès de la société américaine d'oncologie clinique (ASCO). Cette nouvelle thérapie combine un anticorps monoclonal et un médicament, le Mylotarg, qui contient une molécule extrêmement puissante, la calicheamicine, produite par des micro-organismes vivants dans l'argile texane. Chargé de médicament, l'anticorps est injecté dans l'organisme du malade. Il va ensuite pénétrer exclusivement dans les cellules cancéreuses, larguer sa charge de calicheamicine, et provoquer leur destruction en épargnant les cellules saines environnantes. La cible de cette nouvelle arme est un antigène, le CD33, présent à la surface des cellules cancéreuses chez 80 % des malades atteints de ces leucémies, mais absent chez les personnes saines. Autre avantage, cet antigène n'existe pas non plus dans les cellules-souches des malades : une fois le traitement effectué, leur organisme peut donc reprendre normalement la fabrication des cellules sanguines nécessaires à la vie. La leucémie myéloïde aigue - dont près de 10.000 nouveaux cas apparaissent chaque année aux Etats-Unis - est une forme de cancer extrêmement virulente et souvent mortelle au cours de laquelle certains globules blancs deviennent cancéreux et s'accumulent dans la moelle osseuse, empêchant la moelle saine de se développer et de fonctionner normalement. La plupart des malades doivent subir des chimiothérapies intensives et parfois des greffes de moelle. Mais même après des traitements aussi puissants, des cellules cancéreuses surviennent chez la moitié des malades, et beaucoup rechutent. La calicheamicine a été découverte, par hasard, en 1981 près de Kerrville (Texas) par un employé des laboratoires Wyeth-Ayerst. Les dirigeants de cette firme - qui menaient à grands frais un programme de tests sur les micro-organismes contenus dans le sol - avaient en effet demandé aux membres de leur personnel de rapporter des échantillons de terre de leurs voyages. Dans la poignée de terre, les biologistes ont découvert l'existence d'un micro-organisme (le Micromonospor echinospora calichensis) qui produisait une molécule, la calicheamicine. Cet antibiotique s'est révélé être 1.000 à 10.000 fois plus toxique pour les cellules que les autres médicaments anti-cancéreux existants. C'est en apprenant l'existence de ce produit que le Dr Irwin Bernstein, du centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson de Seattle (état de Washington) a proposé au laboratoire de l'utiliser, en l'intégrant dans l'anticorps qu'il venait de mettre au point contre les CD33 des leucémiques. L'utilisation, contre les leucémies, de l'anticorps monoclonal et de sa charge destructrice a été approuvée le 18 mai 2000 par la FDA, l'agence fédérale américaine des aliments et des médicaments.

AFP :

http://fr.news.yahoo.com/000521/2/eipz.html

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