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La France libéralise l'usage de la cryptographie

Le premier ministre a annoncé un changement de cap en matière de chiffrement des documents électroniques. Au cours d'une conférence de presse retransmise en direct mardi 19 janvier sur Internet, Lionel Jospin a annoncé que le gouvernement proposerait bientôt projet de loi apportant la "liberté complète dans l'utilisation de la cryptologie". Le premier ministre a souligné que loi de 1996 "n'est plus adaptée", puisqu'elle "restreint fortement l'usage de la cryptographie en France, sans d'ailleurs permettre pour autant aux pouvoirs publics de lutter efficacement contre des agissements criminels dont le chiffrement pourrait faciliter la dissimulation". La loi de 1996 avait apporté un relatif assouplissement à une législation qui rangeait jusqu'alors la France dans la catégorie des pays les plus restrictifs en compagnie de la Chine, d'Israël et des pays de l'ex-Urss. Depuis la parution en 1998 des décrets d'application de la loi de 1996, l'usage des logiciels faciles à "casser" était libre, tandis que celui des outils de chiffrement forts était assujetti au dépôt des codes secrets chez un tiers de confiance. Cette distinction entre moyens de chiffrement faibles et fort sera supprimée, et l'obligation de dépôt sera levée. En attendant l'adoption de la future loi, le gouvernement devrait assouplir, par décret, la frontière entre chiffrement fort et chiffrement faible, qui avait été fixée à 40 bits en 1998. Le seuil est relevé à 128 bits, ce qui rendra le déchiffrement illicite beaucoup plus difficile. Aujourd'hui, il faut une cinquantaine d'heures de calcul associant 50 000 micro-ordinateurs pour fracturer des codes de 56 bits. Chaque bit ajouté à la clef double le temps de calcul nécessaire pour étudier toutes les combinaisons.

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